Le Devoir

Pas de tunnel derrière la chute Montmorenc­y

- MARCO BÉLAIR-CIRINO DAVE NOËL à l’Assemblée nationale

Le projet de constructi­on d’un passage derrière la chute Montmorenc­y «inspiré de l’aménagemen­t du parc des chutes du Niagara» tombe à l’eau.

La Société des établissem­ents de plein air du Québec (Sépaq) a abandonné l’idée d’aménager un tunnel de 105 mètres à même la roche située derrière la plus haute chute du Québec, et ce, après avoir pris connaissan­ce des études de faisabilit­é géologique­s et géotechniq­ues, a appris Le Devoir. «La structure rocheuse derrière la chute est inclinée de façon significat­ive. Ainsi, l’eau tombe directemen­t sur la paroi rocheuse et ne laisse aucun espace de dégagement pour créer un site d’observatio­n. Cela étant, il est impossible d’offrir un point de vue intéressan­t et sécuritair­e », a expliqué la porte-parole de la Sépaq, Lucie Boulianne. Pour leur part, les chutes du Niagara ont « pu accueillir un tel passage en raison de la verticalit­é de la paroi derrière la chute [du Fer-à-cheval ou chute canadienne], ce qui crée un espace de dégagement entre les visiteurs et le mur d’eau qui déferle devant leurs yeux», a-t-elle ajouté.

Le ministre délégué à l’Implantati­on de la stratégie maritime, Jean D’Amour, qui avait fièrement annoncé le projet de 8 millions de dollars à l’été 2015, n’a pas cru bon de préciser qu’il ne se concrétise­ra finalement pas.

Pourtant, la Sépaq a mis de côté le projet il y a quelques mois déjà, soit à l’automne 2016. Elle misait sur ce passage, qui devait être inauguré à l’été 2018, afin d’attirer quelque 100 000 visiteurs supplément­aires.

Le Parc de la Chute-Montmorenc­y constitue le second attrait touristiqu­e de la région de la Capitale-Nationale derrière l’arrondisse­ment historique du Vieux-Québec, mais devant l’Aquarium du Québec. Pas moins de 708 807 personnes ont accédé au site afin d’observer la plus haute chute du Québec (84 mètres de hauteur, soit 27

mètres de plus que les chutes du Niagara), en 2015-2016, et ce, comparativ­ement à 633 393 en 20142015. Champlain a baptisé la masse d’eau tombant Sault-de-Montmorenc­y en l’honneur d’Henri II, duc de Montmorenc­y, le vice-roi de la Nouvelle-France entre 1620 et 1625. En 1759, lors du siège de Québec, la chute et la rivière formaient la ligne de démarcatio­n entre les armées de

Montcalm et de Wolfe.

La Sépaq cherche toujours une solution de remplaceme­nt au projet de passerelle et de tunnel de 2015. « [Elle] travaille sur un projet qui permettra aux citoyens de s’approcher du pied de la chute pour en contempler toute la puissance et la splendeur», conclut Mme Boulianne.

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