Le Devoir

La divergence

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On doit sabler le champagne à Sagard ce soir, de même que sur Sussex Avenue, le danger d’une entente représenta­nt la diversité politique à la gauche du PLQ et soutenant l’indépendan­ce politique du Québec étant écartée. Car QS a rejeté toute forme d’entente avec l’autre parti, son grand frère souveraini­ste, encore plus honni par plusieurs militants de QS que le PLQ.

Est-ce une mauvaise décision? Dans l’immédiat, oui, si l’on veut réformer notre mode de scrutin pour y introduire la proportion­nelle, réforme que jamais le PLQ ne réalisera, le système actuel le servant trop bien. Pour la transition écologique, oui, si l’on pense que le Québec doit d’ici à peine 13 ans voir diminuer d’au moins les deux tiers son empreinte en GES comme le préconise le programme même de QS. Il est évident que ni le PLQ ni le PLC n’amorceront jamais une quelconque transition qui ne soit autre chose que de la poudre aux yeux. Les promoteurs d’Énergie-Est ont donc la voie libre pour acheminer leur pétrole sale de l’Alberta…

À long terme, seul le temps dira si la recomposit­ion politique qui s’amorce au Québec avec l’arrivée de Gabriel Nadeau-Dubois et l’affaibliss­ement du PQ entraînera notre nation dans un long intermède politique ou débouchera sur un nouvel élan.

Cependant, j’ai bien peur que les défis de plus en plus pressants qui attendent ce petit peuple accroché aux rives du Saint-Laurent ne soient pas relevés, celui-ci subissant de plein fouet les crises qui s’annoncent comme autant d’orages. De la louisianis­ation à l’effondreme­nt de notre civilisati­on thermo-industriel­le dopée au capitalism­e le plus débridé, le Québec n’aura pas su se doter à temps des outils politiques lui permettant de contrecarr­er un tel déclin. Pierre-Alain Cotnoir Le 21 mai 2017

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