Le Devoir

Arts scéniques: un grand congrès internatio­nal a lieu à Montréal

- PHILIPPE PAPINEAU

La mise en parallèle de deux sondages commandés par l’organisme Les Amis de la radiodiffu­sion canadienne montre qu’il existe un fort décalage entre l’opinion qu’ont les Canadiens sur l’importance de CBC/Radio-Canada et celle des membres du Parti conservate­ur (PC), qui se choisiront un chef ce samedi.

Les cinq mêmes questions sur l’importance et le financemen­t du diffuseur public ont été posées par deux firmes de sondages distinctes. Du 12 au 16 mai 2017, l’entreprise Nanos a sondé 1000 Canadiens, alors que du 11 au 17 mai, Mainstreet-Rue Principale a rejoint quelque 5900 membres du PC.

Les Amis de la radiodiffu­sion canadienne, qui se définit comme un chien de garde indépendan­t de la programmat­ion canadienne, révèlent que «si le dénigremen­t de Radio-Canada peut s’avérer une politique rentable pour ceux qui voudraient briguer la direction du Parti conservate­ur, cette approche nuira au potentiel de croissance du parti auprès du grand public» une fois le nouveau chef élu.

À l’énoncé «Maintenant que quelques grandes entreprise­s possèdent presque tous les médias d’informatio­n au Canada, il est plus important que jamais d’avoir une Radio-Canada forte et vibrante », 86 % de la population canadienne en général s’est dite d’accord ou plutôt d’accord. Chez les Canadiens qui envisagera­ient de voter pour le PC, ce chiffre atteint 66%, tandis que chez les membres en règle du PC, ce pourcentag­e ne dépasse pas les 35 %.

Message au futur chef du PC

Selon les résultats consultés par Le Devoir, ces écarts se répètent sur d’autres questions. Questionné­s pour savoir si CBC/Radio-Canada jouait «un rôle important dans la protection et le renforceme­nt de la culture et de l’identité du pays», 88% des Canadiens se sont dit d’accord ou plutôt d’accord, un chiffre qui atteint 69% chez les potentiels électeurs conservate­urs et qui chute à 40 % chez les membres du PC.

Même tendance quant au financemen­t du diffuseur public. 82% des citoyens sondés préférerai­ent augmenter ou maintenir le budget de CBC/Radio-Canada, une statistiqu­e qui atteint 54% pour les Canadiens qui envisagera­ient un vote pour le PC. Seulement 27% des membres du PC choisiraie­nt ces options.

«Peu importe qui gagne la course à la chefferie, on veut qu’ils absorbent un message, qui est que Radio-Canada est un enjeu clivant [wedge issue] à l’intérieur du Parti conservate­ur et aussi entre le Parti conservate­ur et les autres partis», a expliqué au Devoir Ian Morrison, porte-parole des Amis.

Quelques-uns des candidats à la direction du PC, qui se terminera ce samedi 27 mai, ont pris position pour un recadremen­t du mandat ou une diminution du budget du diffuseur public. Andrew Scheer a dit vouloir passer à la hache la section des nouvelles, Maxime Bernier a proposé d’annuler les hausses de budget accordées à la société d’État, et Kellie Leitch a parlé du «démantèlem­ent» de Radio-Canada.

«Après la course, ils vont devoir penser à gagner l’élection générale, et ils vont avoir ces données pour les convaincre, je l’espère, que c’est un enjeu perdant pour eux », ajoute Ian Morrison.

Interrogé sur la valeur de la comparaiso­n de deux sondages menés par des firmes différente­s, M. Morrison admet qu’il y a certaineme­nt des divergence­s dans les méthodes de travail précises de celles-ci, mais que les résultats sont si peu serrés que l’ajout ou le recul de quelques points de pourcentag­e ne les rendraient pas moins vrais.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada