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La mise en parallèle de deux sondages commandés par l’organisme Les Amis de la radiodiffusion canadienne montre qu’il existe un fort décalage entre l’opinion qu’ont les Canadiens sur l’importance de CBC/Radio-Canada et celle des membres du Parti conservateur (PC), qui se choisiront un chef ce samedi.
Les cinq mêmes questions sur l’importance et le financement du diffuseur public ont été posées par deux firmes de sondages distinctes. Du 12 au 16 mai 2017, l’entreprise Nanos a sondé 1000 Canadiens, alors que du 11 au 17 mai, Mainstreet-Rue Principale a rejoint quelque 5900 membres du PC.
Les Amis de la radiodiffusion canadienne, qui se définit comme un chien de garde indépendant de la programmation canadienne, révèlent que «si le dénigrement de Radio-Canada peut s’avérer une politique rentable pour ceux qui voudraient briguer la direction du Parti conservateur, cette approche nuira au potentiel de croissance du parti auprès du grand public» une fois le nouveau chef élu.
À l’énoncé «Maintenant que quelques grandes entreprises possèdent presque tous les médias d’information au Canada, il est plus important que jamais d’avoir une Radio-Canada forte et vibrante », 86 % de la population canadienne en général s’est dite d’accord ou plutôt d’accord. Chez les Canadiens qui envisageraient de voter pour le PC, ce chiffre atteint 66%, tandis que chez les membres en règle du PC, ce pourcentage ne dépasse pas les 35 %.
Message au futur chef du PC
Selon les résultats consultés par Le Devoir, ces écarts se répètent sur d’autres questions. Questionnés pour savoir si CBC/Radio-Canada jouait «un rôle important dans la protection et le renforcement de la culture et de l’identité du pays», 88% des Canadiens se sont dit d’accord ou plutôt d’accord, un chiffre qui atteint 69% chez les potentiels électeurs conservateurs et qui chute à 40 % chez les membres du PC.
Même tendance quant au financement du diffuseur public. 82% des citoyens sondés préféreraient augmenter ou maintenir le budget de CBC/Radio-Canada, une statistique qui atteint 54% pour les Canadiens qui envisageraient un vote pour le PC. Seulement 27% des membres du PC choisiraient ces options.
«Peu importe qui gagne la course à la chefferie, on veut qu’ils absorbent un message, qui est que Radio-Canada est un enjeu clivant [wedge issue] à l’intérieur du Parti conservateur et aussi entre le Parti conservateur et les autres partis», a expliqué au Devoir Ian Morrison, porte-parole des Amis.
Quelques-uns des candidats à la direction du PC, qui se terminera ce samedi 27 mai, ont pris position pour un recadrement du mandat ou une diminution du budget du diffuseur public. Andrew Scheer a dit vouloir passer à la hache la section des nouvelles, Maxime Bernier a proposé d’annuler les hausses de budget accordées à la société d’État, et Kellie Leitch a parlé du «démantèlement» de Radio-Canada.
«Après la course, ils vont devoir penser à gagner l’élection générale, et ils vont avoir ces données pour les convaincre, je l’espère, que c’est un enjeu perdant pour eux », ajoute Ian Morrison.
Interrogé sur la valeur de la comparaison de deux sondages menés par des firmes différentes, M. Morrison admet qu’il y a certainement des divergences dans les méthodes de travail précises de celles-ci, mais que les résultats sont si peu serrés que l’ajout ou le recul de quelques points de pourcentage ne les rendraient pas moins vrais.