Trump impressionné par sa rencontre avec le pape François
Le président des États-Unis s’est envolé peu après pour Bruxelles, où il participera à son premier sommet de l’OTAN
Quelques heures après l’appel à «la paix» lancé mercredi au Vatican avec le pape François, Donald Trump, qui participe jeudi à son premier sommet de l’OTAN, a promis à Bruxelles de «remporter la bataille » contre le terrorisme.
«C’est l’honneur d’une vie de rencontrer Sa Sainteté le pape François. Je quitte le Vatican plus déterminé que jamais à oeuvrer pour la paix dans notre monde », a twitté le président américain à l’issue de ce faceà-face d’une demi-heure, entre deux hommes aux antipodes.
«Merci, merci, je n’oublierai pas ce que vous avez dit», avaitil lancé un peu plus tôt en prenant congé de son hôte, s’exclamant ensuite : «C’est vraiment quelqu’un!»
Le Vatican s’est limité à un bref communiqué au langage très policé, évoquant des « discussions cordiales» et «la satisfaction de bonnes relations bilatérales ».
Et le pape a voulu pointer un «engagement commun en faveur de la vie et de la liberté religieuse et de conscience ».
M. Trump a autorisé des entreprises à refuser de financer la prise en charge de la contraception de leurs employés, bloqué le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement et nommé à la Cour suprême un juge conservateur étiqueté anti-avortement.
De quoi contenter la moitié conser vatrice de l’électorat catholique qui a voté pour lui, mais aussi le pape. Car malgré son image de «révolutionnaire », François reste un strict gardien du dogme.
Les deux hommes ont aussi échangé sur «la promotion de la paix dans le monde», dont «le dialogue interreligieux» au Moyen-Orient, et Donald Trump a promis d’affecter 300 millions de dollars à la lutte contre la famine.
Le Saint-Siège s’est permis seulement une vague allusion aux barrières à l’immigration, point de discorde le plus flagrant entre le président américain et le pape.
De prime abord, pourtant, les sujets de dissension sont innombrables.
Le pape, pourfendeur de la prolifération des armes et du libéralisme qui exclut les plus faibles, a-t-il évoqué les contrats de 110 milliards de dollars de vente d’armement signés samedi à Riyad ou les coupes budgétaires prévues aux États-Unis dans les programmes sociaux? Ou encore la question du changement climatique ? Mystère.
Le président républicain a offert au pape les cinq livres écrits par Martin Luther King, dont un signé de la main du Prix Nobel de la paix.
François a pour sa part remis à M. Trump un médaillon symbole de paix. «Je vous le donne pour que vous soyez un instrument de paix», a-t-il expliqué.
Deux heures après cette rencontre, son avion présidentiel Air Force One se posait à Bruxelles, placée sous haute sécurité,
pour une visite éclair de 30 heures, dans une ville qu’il a déjà qualifiée de « trou à rat ».
Au programme, rencontres avec les dirigeants de l’Union européenne et des chefs d’État, puis participation jeudi après-midi à sa première réunion de l’OTAN.
À Bruxelles, ses critiques
contre l’Alliance atlantique, qu’il avait jugée « obsolète » avant de se rétracter, ont semé le trouble.
«Nous allons remporter la bataille » contre le terrorisme, a lancé M. Trump en présence du premier ministre belge, Charles Michel, estimant que d’«énormes progrès» avaient
déjà été réalisés.
Dans le même temps, plusieurs milliers de personnes — 6000 selon la police, 10 000 selon les organisateurs — se rassemblaient à Bruxelles dans une ambiance bon enfant pour protester contre sa venue et contre la politique de l’OTAN.