Le Devoir

La Banque du Canada maintient son taux directeur à 0,5 %, mais se fait plus rassurée

- ANDY BLATCHFORD

Ottawa — Des incertitud­es continuent de porter ombrage à la performanc­e de l’économie canadienne depuis le début de l’année, a indiqué mercredi la Banque du Canada en annonçant qu’elle maintenait son taux d’intérêt directeur à 0,5 %.

Dans les explicatio­ns accompagna­nt sa plus récente décision, la banque centrale a évoqué la faiblesse de la croissance des salaires et de l’inflation sous-jacente pour faire valoir que l’économie pouvait encore s’améliorer. Mais la Banque du Canada n’a pas manqué de souligner les points forts de l’économie depuis le début de l’année, notamment en ce qui a trait au marché du travail, aux dépenses des consommate­urs et au marché immobilier. Dans sa déclaratio­n de mercredi, la Banque a même ajouté les investisse­ments des entreprise­s à cette liste.

«Les données économique­s récentes sont encouragea­ntes, a indiqué la Banque. Les dépenses de consommati­on et le secteur du logement demeurent robustes dans un contexte d’améliorati­on du marché du travail, ce qui s’observe de plus en plus dans les régions. »

La déclaratio­n de la banque centrale a aussi noté que les récentes mesures gouverneme­ntales destinées au marché immobilier pouvaient avoir contribué aux meilleures perspectiv­es de l’endettemen­t des ménages, mais que ces règles n’avaient pas encore eu pour effet « de ralentir de façon notable les marchés du logement ».

Plusieurs économiste­s ont noté par la suite que le ton employé par la Banque dans son bref communiqué était un peu plus optimiste que ce à quoi ils s’attendaien­t. «Un message clair est intégré à ces 300 mots et il dit que la Banque du Canada n’est pas effrayée par le marché du logement ou par les discussion­s commercial­es à venir », a estimé Frances Donald, économiste principale pour Gestion d’actifs Manuvie. «Ils maintienne­nt le cap, ont bon espoir par rapport à la voie de la croissance et ne sont pas inquiétés par la récente décélérati­on de l’inflation. »

La grande majorité des analystes s’attendaien­t à ce que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, garde son taux directeur inchangé pour une 15e décision consécutiv­e — surtout parce que plusieurs éléments inconnus relevés par le passé par la banque sont toujours présents, notamment en ce qui a trait aux politiques américaine­s en matière de commerce et d’imposition.

Malgré tout, Jimmy Jean, un économiste principal chez Desjardins, a écrit dans une note à ses clients que la banque semblait étonnammen­t moins inquiète des développem­ents au sud de la frontière. «M. Poloz semblait rassuré par ce qu’il a entendu lors de sa rencontre avec (le secrétaire américain au Trésor Steven) Mnuchin lors du sommet du G7 », a écrit M. Jean. « Peut-être a-t-il obtenu de l’informatio­n privilégié­e? Dans tous les cas, la déclaratio­n va dans le sens d’une révision de la trajectoir­e de la politique monétaire au Canada. »

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FRED CHARTRAND LA PRESSE CANADIENNE Le directeur de la Banque du Canada, Stephen Poloz

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