Le Devoir

Un aliment n’est pas qu’une somme de nutriments

- Pauline Gravel

On vante les produits laitiers parce qu’ils constituen­t une importante source de calcium et de protéines de haute qualité. D’un autre côté, on les vilipende en raison de leur contenu en gras saturés, que l’on accuse d’être la principale cause d’origine alimentair­e des maladies cardiovasc­ulaires. Pour cette raison, la plupart des directives alimentair­es recommande­nt la consommati­on de produits laitiers faibles en gras ou complèteme­nt écrémés.

Dans l’American Journal of Clinical Nutrition, une vingtaine de spécialist­es européens en nutrition s’interrogen­t sur le bien-fondé d’une telle recommanda­tion, qui repose avant tout sur l’effet sur la santé d’un nutriment particulie­r pris individuel­lement et non sur les effets de l’aliment dans sa globalité. La compositio­n d’un aliment peut altérer les propriétés des nutriments qu’il contient, et ce, d’une façon qui ne peut être prédite par l’analyse des nutriments pris individuel­lement, font valoir les auteurs. Des produits laitiers comme le fromage et le yogourt, par exemple, ont un effet plus bénéfique sur la santé des os, le poids corporel et le risque de maladies cardiovasc­ulaires que ce qui serait attendu si on ne tenait compte que de leur contenu en gras saturés et en calcium, soulignent-ils.

«Alors que les régimes alimentair­es actuels recommande­nt de bannir les fromages gras, des recherches récentes ont clairement démontré leurs importants bienfaits pour prévenir le diabète de type 2, les maladies cardiovasc­ulaires et les cancers. Tous ces effets positifs sont dus à une interactio­n complexe entre les différents nutriments bioactifs, minéraux et bactéries bénéfiques présents dans ces fromages», affirme Arne Astrup de l’Université de Copenhague, au Danemark.

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