Un aliment n’est pas qu’une somme de nutriments
On vante les produits laitiers parce qu’ils constituent une importante source de calcium et de protéines de haute qualité. D’un autre côté, on les vilipende en raison de leur contenu en gras saturés, que l’on accuse d’être la principale cause d’origine alimentaire des maladies cardiovasculaires. Pour cette raison, la plupart des directives alimentaires recommandent la consommation de produits laitiers faibles en gras ou complètement écrémés.
Dans l’American Journal of Clinical Nutrition, une vingtaine de spécialistes européens en nutrition s’interrogent sur le bien-fondé d’une telle recommandation, qui repose avant tout sur l’effet sur la santé d’un nutriment particulier pris individuellement et non sur les effets de l’aliment dans sa globalité. La composition d’un aliment peut altérer les propriétés des nutriments qu’il contient, et ce, d’une façon qui ne peut être prédite par l’analyse des nutriments pris individuellement, font valoir les auteurs. Des produits laitiers comme le fromage et le yogourt, par exemple, ont un effet plus bénéfique sur la santé des os, le poids corporel et le risque de maladies cardiovasculaires que ce qui serait attendu si on ne tenait compte que de leur contenu en gras saturés et en calcium, soulignent-ils.
«Alors que les régimes alimentaires actuels recommandent de bannir les fromages gras, des recherches récentes ont clairement démontré leurs importants bienfaits pour prévenir le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Tous ces effets positifs sont dus à une interaction complexe entre les différents nutriments bioactifs, minéraux et bactéries bénéfiques présents dans ces fromages», affirme Arne Astrup de l’Université de Copenhague, au Danemark.