Le Devoir

Des retombées en or attendues

- AMÉLI PINEDA

La visibilité internatio­nale dont bénéficier­a la région de Charlevoix avec le G7 générera des retombées économique­s qui se feront sentir bien au-delà de 2018, estime la communauté des affaires.

«La population de la région double durant la période estivale, avec cet événement, on n’a pas de difficulté à croire que la saison touristiqu­e sera prolongée non seulement en 2018, mais aussi les années suivantes », confie Julien Dufour, président de la Chambre de commerce de Charlevoix.

Le prochain rendez-vous du G7, qui devrait se tenir au Manoir Richelieu, à La Malbaie, jouira d’une visibilité internatio­nale que la région n’aurait jamais pu se payer, une occasion de rêve pour entre autres faire découvrir cette ville touristiqu­e de 9000 habitants.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, pourrait profiter du sommet actuel en Sicile pour annoncer que la région de Charlevoix accueiller­a les chefs d’État au printemps 2018.

Même si l’annonce n’a pas été officialis­ée vendredi, la communauté des affaires se dit prête à recevoir les dignitaire­s et leurs délégation­s ainsi que les quelque 1000 journalist­es de l’internatio­nal qui assureront la couverture médiatique du sommet.

«Ce sont des gens qui ne seraient peut-être jamais venus au Québec. Ce sera à nous d’être imaginatif­s et de mettre en valeur Charlevoix et ses attraits naturels incroyable­s pour convaincre les gens de rester et de visiter, mais surtout de parler de nous lorsqu’ils rentreront dans leurs pays d’origine et d’attirer de nouveaux visiteurs», souligne M. Dufour.

Il imagine déjà les images du fleuve et des montagnes être colportées sur toute la planète. Cette visibilité médiatique dont jouira l’événement battra selon lui toutes les campagnes publicitai­res qu’aurait pu se payer la région pour attirer des visiteurs de l’internatio­nal.

Actuelleme­nt, Tourisme Charlevoix consacre 600 000$ à des publicités à l’extérieur du Québec et près d’un million de dollars pour des campagnes dans la province.

Dans la capitale nationale, la nouvelle a suscité un grand enthousias­me, puisqu’on s’attend à accueillir les délégation­s qui n’auront pas trouvé d’hébergemen­t dans Charlevoix.

«Des hôtels ont même bloqué les dernières semaines du mois de mai de 2018 en attendant l’annonce officielle pour s’assurer des disponibil­ités pour les futurs visiteurs », confie Alain Dubuc, président de la Chambre de commerce de Québec.

Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, s’est dit enchanté d’apprendre qu’un tel sommet pourrait se tenir au Manoir Richelieu.

«La visibilité et la notoriété que gagnera La Malbaie et la région de Charlevoix seront démesurées et justifient à elles seules d’accepter de le recevoir », a-t-il commenté dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la Ville.

Ville isolée

La communauté des affaires est consciente qu’un tel sommet attire également des protestata­ires parfois prêts à causer du grabuge pour se faire entendre.

Ils ne sont toutefois pas inquiets, puisque le choix du Manoir Richelieu est selon eux stratégiqu­e. Le Manoir n’est accessible que par une seule route et est bordé par le fleuve Saint-Laurent, ce qui limitera les déplacemen­ts aux alentours du site.

«C’est un site naturellem­ent isolé, et c’est sans doute une des raisons qui ont fait pencher la balance», dit M. Dubuc.

L’expert en sécurité Michel Juneau-Katsuya confirme qu’il s’agit d’un choix judicieux contrairem­ent au site choisi pour le G20 de 2010, à Toronto.

« Il faudra bien entendu déployer des milliers de policiers, mais disons que la facture ne sera pas salée comme ç’a été le cas en 2010, où on a vraiment atteint des records avec une facture de plus de 800 millions », dit l’expert.

Selon M. Juneau-Katsuya, on peut se référer aux coûts du G8 de 2002, qui avait eu lieu à Kananaskis en Alberta. La facture pour la sécurité s’était élevée à environ 192 millions.

Il souligne que la principale menace lors de tels événements vient des groupes radicaux politiques. Il souligne qu’un sommet est rarement la cible d’attaques terroriste­s.

«Les manifestan­ts font partie du processus démocratiq­ue, il y en aura toujours et il faut l’accepter. Par contre, les autorités ont avantage à développer une stratégie pour éviter les débordemen­ts, et c’est ce qu’on voit avec le choix du Manoir Richelieu», indique-t-il.

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OLIVIER ZUIDA LE DEVOIR Selon le président de la Chambre de commerce de Charlevoix, la visibilité médiatique dont jouira l’événement battra toutes les campagnes publicitai­res qu’aurait pu se payer la région pour attirer des visiteurs de l’internatio­nal.

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