Le Devoir

Le Devoir, libre et indépendan­t de toute influence

- Luce Julien Rédactrice en chef

Les discussion­s entourant l’échec de l’alliance électorale entre Québec solidaire et le Parti québécois enflamment les réseaux sociaux depuis la semaine dernière.

Il n’est pas nouveau que la politique échauffe les esprits, et ce n’est pas la première fois non plus que Le Devoir est pris à partie par les sympathisa­nts d’une cause ou de formations politiques. Selon les époques, les militants nous ont reproché d’être tantôt trop à gauche, tantôt trop à droite. Trop nationalis­tes, ou trop mous. Trop féministes, ou pas assez. Trop solidaires ou sans coeur.

Le Devoir fait ce qu’il a toujours fait. De tout temps et plus que tout autre média au Québec, il anime le débat public sur une question chaude d’actualité. Carrefour de toutes les opinions, Le Devoir suscite le débat, participe au choc des idées, alimente et enrichit la réflexion sur les enjeux sociaux, politiques et culturels qui touchent notre société.

Le Devoir a décidé, par exemple, d’accorder une couverture importante à la question de la convergenc­e ou de l’alliance électorale entre les partis souveraini­stes, puisqu’à l’approche des élections au Québec, cet enjeu nous a semblé fondamenta­l pour la suite des choses. Aucun autre média n’a accordé autant d’attention et de sérieux à ce mariage avorté qui sera déterminan­t pour la reconfigur­ation politique du Québec.

Notre couverture de ce pacte électoral a pris plusieurs formes: entrevues en profondeur, reportages, chroniques, éditoriaux et plusieurs lettres et textes d’opinion de nos lecteurs dans la page Idées.

À la lecture des commentair­es de nos lecteurs et sur les réseaux sociaux, je constate une incompréhe­nsion et une méconnaiss­ance des genres journalist­iques. La couverture factuelle d’un événement par le journalist­e ne doit pas être confondue avec la position éditoriale du média. L’opinion du Devoir se reflète exclusivem­ent dans ses éditoriaux. Un journalist­e recueille de l’informatio­n et rédige son texte de nouvelles selon les règles d’éthique et de rigueur journalist­iques.

On doit aussi distinguer la position éditoriale du Devoir des chroniques et des lettres d’opinion. Les chroniqueu­rs du Devoir signent une analyse personnali­sée et étayée et ils sont totalement indépendan­ts. Une lettre d’opinion dans la page Idées ne représente pas non plus la pensée éditoriale du Devoir. Et nous encourageo­ns la poursuite du débat en publiant fréquemmen­t des répliques dans ces mêmes pages.

Comme citoyen et lecteur, on peut être heurté dans nos conviction­s par un texte d’opinion, mais on peut être d’accord avec le droit à la liberté d’expression seulement lorsque les points de vue exprimés correspond­ent aux nôtres. Défendre le droit à la liberté d’expression, c’est accepter, comme condition intrinsèqu­e au débat, l’expression de propos qui nous dérangent et qui nous provoquent. N’accuse-t-on pas les algorithme­s des réseaux sociaux de nous enfermer dans une bulle de filtres et de nous conforter dans nos valeurs? Le Devoir résiste à la tentation du consensus et de la pensée unique. Il privilégie le débat d’idées et promeut la liberté d’expression dans ses dimensions les plus larges.

L’indépendan­ce du Devoir est sa marque distinctiv­e. Elle lui vaut paradoxale­ment un concert d’éloges et une cacophonie de critiques. À ces critiques, Le Devoir a répondu historique­ment et répondra toujours par une expression d’indépendan­ce.

 ?? JACQUES NADEAU LE DEVOIR ?? Conseillèr­e indépendan­te, Lorraine Pagé a annoncé lundi sa décision de se placer sous la bannière du maire Denis Coderre.
JACQUES NADEAU LE DEVOIR Conseillèr­e indépendan­te, Lorraine Pagé a annoncé lundi sa décision de se placer sous la bannière du maire Denis Coderre.

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