Le Devoir

Le CRTC rectifie les faits

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Le 15 mai dernier, suivant un processus public, le Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC) a publié les décisions de renouvelle­ment des licences de radiodiffu­sion de TVA, V, Bell et Corus. Plusieurs informatio­ns erronées de ces décisions ont circulé dans les médias récemment. J’aimerais rectifier les faits.

D’abord, on nous reproche d’avoir retiré des conditions de licence exigeant des dépenses en émissions originales de langue française. Pourtant, seulement trois des vingt-neuf services et stations dont les licences ont été renouvelée­s étaient visés par de telles conditions. Et ces trois services se sont vu imposer de nouvelles conditions qui se traduiront par plus d’investisse­ment en contenu original de langue française.

Prenons l’exemple de Séries + qui circule dans les médias. Le CRTC a remplacé la condition de licence de dépenses de 1,5 million de dollars par année en émissions originales de ce service par de nouvelles conditions qui obligeront Séries + à consacrer potentiell­ement plus de 7,8 millions de dollars par année à l’acquisitio­n ou la production de contenu canadien de langue française. De ce montant, plus de 4,5 millions pourraient être voués spécifique­ment aux émissions dramatique­s, comiques, musicales ou de variété, par année.

En tout, pour les quatre grands groupes, plus de 1,1 milliard de dollars seront investis en programmat­ion canadienne de langue française dans les cinq prochaines années, dont 460 millions pour des émissions dramatique­s, comiques, musicales ou de variété.

On nous a aussi reproché d’avoir permis aux services francophon­es de ne plus produire de contenu original québécois en leur permettant de diffuser du contenu canadien-anglais doublé. À cela, je réponds qu’il est impossible que les coûts de doublage suffisent à permettre aux groupes de répondre à leurs exigences de dépenses. Ainsi, les groupes devront investir dans de nouvelles production­s canadienne­s de langue française spécifique­s au Québec et aux communauté­s franco-canadienne­s.

Enfin, j’aimerais rappeler aux téléspecta­teurs que les distribute­urs câblés et satellites doivent désormais offrir tous les services à la carte. Les consommate­urs sont libres de ne payer que pour les services de leur choix. Dans ce contexte, le choix appartient aux consommate­urs de favoriser les services qui offrent davantage de contenu original qui les reflète et qui les intéresse.

Nous avons pris ces décisions pour les bonnes raisons. Je trouve dommage que le débat s’oriente sur des données qui, dans les faits, sont inexactes. Toutefois, je suis persuadé que nos décisions permettron­t aux services de langue française de produire un contenu captivant, de grande qualité et qui fera rayonner encore la culture québécoise et franco-canadienne, ici et ailleurs. Jean-Pierre Blais, président et premier dirigeant, CRTC Le 30 mai 2017

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