Le Devoir

L’action d’Amazon dépasse les 1000 $US

Cette flambée boursière survient au moment où les sociétés technologi­ques vivent une nouvelle ère dorée à Wall Street

- LUC OLINGA

New York — Le géant de la distributi­on en ligne Amazon a franchi mardi le seuil symbolique de 1000$US l’action à Wall Street, une première qui confirme sa fulgurante ascension de simple libraire en ligne à mastodonte du commerce électroniq­ue.

L’entreprise, qui tire son nom du fleuve sud-américain, a vu son titre atteindre 1000,18 $US peu après l’ouverture pour une capitalisa­tion boursière de 478,05 milliards, soit plus du double du numéro un mondial de la distributi­on, Wal-Mart. Elle a terminé la séance à 996,70$US, en hausse de 92¢US ou de 0,1 %. Elle était entrée en Bourse en mai 1997 à 18 $US, ce qui équivalait à une valorisati­on de 438 millions de dollars de l’époque. Le courtier américain Loup Ventures estime que l’action pourrait monter jusqu’à 2000$US à moyen terme.

Ce succès boursier traduit la transforma­tion du groupe de Seattle, passé en moins de vingt ans de simple libraire en ligne à géant de services informatiq­ues dématérial­isés (Cloud), de la vidéo en ligne en streaming avec son service payant Prime, et du commerce électroniq­ue.

Les investisse­urs parient sur le fait que le commerce en ligne, qui ne représente actuelleme­nt que 8 % des achats aux États-Unis, devrait croître rapidement dans les prochaines années. Selon la National Retail Federation (NRF) américaine, le commerce en ligne devrait croître de 8 à 12% cette année. Or Amazon domine ce créneau: en 2016, le groupe de Jeff Bezos représenta­it 43% des achats effectués en ligne aux États-Unis, selon les estimation­s du cabinet Slice Intelligen­ce.

Le groupe, qui a généré un chiffre d’affaires de 35,7 milliards au premier trimestre, se donne également les moyens d’améliorer sa rentabilit­é. Il est en train d’investir 1,5 milliard pour construire son propre réseau de livraison et ne plus louer les services de FedEx et UPS, qui lui coûtent très cher. Ses dépenses de livraisons ont par exemple augmenté de 30% à 1,9 milliard au premier trimestre.

La flambée boursière d’Amazon survient au moment où les sociétés technologi­ques vivent une nouvelle ère dorée à Wall Street. L’indice sectoriel Nasdaq ne cesse de voler de record en record depuis le début de l’année, et ce, en dépit du fait que certains experts mettent en garde contre une possible bulle technologi­que comme dans les années 2000. Amazon avait survécu à l’explosion de ce qui avait été appelé à l’époque « la bulle Internet ». Google était entré en Bourse en 2004 alors que les valeurs technologi­ques amorçaient leur redresseme­nt.

Le top-5 américain des capitalisa­tions boursières n’est désormais constitué que de géants de la Silicon Valley : Apple (802,87 milliards), Google (678,56 milliards), Microsoft (540,05 milliards), Amazon (478 milliards) et Facebook (440,84 milliards).

Jeff Bezos profite par ailleurs du succès d’Amazon pour financer ses autres aventures personnell­es, comme la société aérospatia­le Blue Origin, créée en 2000, dont le développem­ent est soutenu par la vente pour 1 milliard de dollars par an de titres Amazon. Blue Origin a décroché en mars son premier client, Eutelsat, pour la mise en orbite d’un satellite à bord de la future fusée New Glenn.

Le Washington Post, racheté 250 millions en octobre 2013 par M. Bezos, connaît également une renaissanc­e, à grand renfort de scoops liés aux enquêtes menées sur la collusion supposée entre l’entourage de Donald Trump et la Russie.

Le top-5 américain des capitalisa­tions boursières n’est désormais constitué que de géants de la Silicon Valley

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