Dolan rafle la mise au Gala
Québec Cinéma
C’est sur un tendre baiser échangé par les animatrices Guylaine Tremblay et Édith Cochrane qu’a débuté le premier Gala Québec Cinéma. «Oui, le premier!» ont-elles insisté en faisant tout pour ne pas prononcer le nom de l’ancien gala. D’une grande complicité et diablement en forme, les deux dames ont profité de l’occasion pour blaguer sur la parité hommes-femmes, soulignant qu’il n’y avait que trois films réalisés par des femmes en nomination cette année.
Après avoir gagné chacun trois prix Iris lors du premier Gala des artisans jeudi dernier, où ont été remis quatorze prix, Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, et Nelly, d’Anne Émond, totalisent respectivement cinq et quatre prix Iris.
De fait, lors du premier Gala Québec Cinéma hier soir, où l’on a distribué douze prix, le film de Xavier Dolan a récolté les prix Iris du Meilleur film et de la Meilleure réalisation. Nelly, d’Anne Émond, a pour sa part valu à Mylène Mackay l’Iris de la Meilleure interprétation/Premier rôle féminin.
Les mauvaises herbes, de Louis Bélanger, s’est distingué à deux reprises alors que Louis Bélanger et Alexis Martin ont reçu l’Iris du Meilleur scénario et Luc Picard, celui de la Meilleure interprétation/Second rôle masculin. L’acteur a dédié son prix à l’amour de sa vie, son inspiration, son fils Henri.
Devançant Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, Les mauvaises herbes, de Louis Bélanger, ainsi que Les 3 p’tits cochons 2 et Votez Bougon, de Jean-François Pouliot, 1:54, de Yan England, a remporté le Prix du public. Ce prix remplace le Billet d’Or qui couronnait le film ayant récolté les meilleures entrées en salle.
Devant la caméra
Au cours de ce gala ponctué d’amusantes capsules où Guylaine Tremblay et Édith Cochrane auditionnaient notamment pour Nelly, Les 3 p’tits cochons et 1:54, Gabriel Arcand s’est illustré en remportant l’Iris de la Meilleure interprétation/Premier rôle masculin pour son rôle dans Le fils de Jean, de Philippe Lioret. Céline Bonnier est repartie avec l’Iris de la Meilleure interprétation/Second rôle féminin pour sa prestation dans Embrasse-moi comme tu m’aimes, d’André Forcier.
L’acteur Rykko Bellemare a remporté l’Iris de la Révélation de l’année, nouvelle catégorie, pour sa performance dans Avant les rues, de Chloé Leriche, premier film réalisé en langue atikamekw. Le jeune acteur a d’ailleurs remercié la réalisatrice et les artisans du film dans la langue atikamekw et en français.
Par ailleurs, en début de soirée, les animatrices ont rappelé, en parlant du film de Chloé Leriche, le sort réservé aux autochtones, de la fondation de Montréal jusqu’à l’infernal processus de sélection de la SODEC. Un peu plus tard dans la soirée, Léane Labrèche-D’or et Pier-Luc Funk, qui animaient le Gala des artisans jeudi dernier, ont évoqué la question de l’identité sexuelle en dénonçant les étiquettes attribuées aux films: «Laissez les films être ce qu’ils veulent ! » Aux côtés de Mariana Mazza, Mehdi
Bousaidan a plaidé en faveur de la diversité culturelle en saluant Émile Gaudreault de lui avoir offert un vrai rôle dans De père en flic 2 et non celui de «l’Arabe de service».
Vues du réel
Passé presque inaperçu lors de sa sortie en salle, Manoir, de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe, a été primé à titre de Meilleur documentaire. Rappelons que, jeudi dernier, Étienne Roussy avait remporté le prix de la Meilleure direction de la photographie/Film documentaire pour Gulîstan, terre de roses, de Zaynê Akyol, et Catherine Legault celui du Meilleur montage/Film documentaire pour La démolition familiale, de Patrick Damien.
Après que le ministre de la Culture et des Communications Luc Fortin eut annoncé que Pour la suite du monde, de Pierre Perrault, était reconnu comme un événement historique, Hugo Latulippe et Anaïs Barbeau-Lavalette ont
interpellé les élus afin qu’ils continuent d’appuyer financièrement le documentaire.
Côté courts
D’une drôlerie corrosive, Mutants, d’Alexandre Dostie, et le magnifique Vaysha l’aveugle, de Theodore Ushev, ont respectivement remporté l’Iris du Meilleur court métrage/Fiction et celui du Meilleur court métrage/Animation. Profitant de l’absence de monsieur Ushev, retenu à Sofia, sa ville natale, où il recevait les clés de la ville, le producteur du film a demandé aux exploitants de salles de présenter davantage de courts métrages québécois au grand écran.