Le Devoir

Alain Fortier devient président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec

- AMÉLI PINEDA

Élu président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec (FCSQ), Alain Fortier s’est fixé comme objectif de réconcilie­r les différents partenaire­s du milieu de l’éducation.

L’homme de 54 ans, qui était président de la commission scolaire des Découvreur­s à Québec, a été élu samedi à la tête de la FCSQ à l’occasion du congrès annuel de la fédération. Il succède à Josée Bouchard qui était présidente de l’organisati­on depuis 2009.

Tandis que le passage de sa prédecesse­ure a été marqué par plusieurs batailles pour justifier le rôle des commission­s scolaires et assurer leur survie, M. Fortier estime qu’il est temps de «changer de ton».

«Je souhaite qu’on passe à autre chose et je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que c’est derrière nous. L’importance des commission­s scolaires a été comprise et c’est à notre avantage de tendre la main aux différents partenaire­s, allant des parents au ministre de l’Éducation», indique-t-il.

En mai 2016, après des mois de tergiversa­tions, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, abandonnai­t complèteme­nt le controvers­é projet de loi 86, qui visait à réformer la gouvernanc­e scolaire, en mettant notamment fin aux élections scolaires.

Le changement de ton doit passer, selon M. Fortier, par une preuve d’ouverture de chacune des commission­s scolaires. «Lorsqu’un ministre prescrit une grande orientatio­n, je ne crois pas qu’on soit gagnant de dire que ça n’a pas de bon sens et de se casser du sucre sur le dos sur la place publique, dit-il. Je crois plutôt au dialogue et à l’écoute pour voir de quelle façon on peut travailler en complément­arité. »

La « réalité locale »

M. Fortier assure être tout de même conscient que les campagnes électorale­s municipale­s et provincial­es ramèneront plusieurs enjeux touchant les commission­s scolaires sur la scène politique. «Je n’aime pas utiliser le mot lutte ou bataille, mais si c’est nécessaire, c’est certain que je vais prendre mon bâton de pèlerin », affirme-t-il.

« Nous [les commission­s scolaires] sommes les yeux et les oreilles de la réalité locale. On est les gardiens de l’équité des services auprès des élèves. »

Il donne l’exemple de la commission au sein de laquelle il a été président et où chaque établissem­ent scolaire avait sa réalité. « Ma commission couvrait Sainte-Foy et Cap-Rouge. J’avais une école où la plupart des élèves avaient des parents nés au Québec et un très haut taux de littéracie, et j’en avais une autre où les enfants avaient des parents immigrants. Quand on travaille sur l’aide au devoir, il faut comprendre que la première école n’a pas besoin du même niveau d’aide que la deuxième. Un conseil de commissair­es scolaires, c’est justement ce que ça fait», conclut-il.

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