Contenir l’étalement urbain
En réaction au texte «Comment contenir l’étalement urbain?», Le Devoir, 3 juin 2017, page H 3.
Le zonage agricole selon la loi de 1978 a été évidemment insuffisant pour contenir l’étalement urbain. Puisque les zones blanches que la loi a définies ont été vite remplies par des habitations unifamiliales à faible densité de logements au kilomètre carré. Quand les zones dans lesquelles la construction est permise sont occupées, les pressions sont fortes pour dézoner le territoire agricole. Les municipalités sont prises avec le fait accompli de l’occupation du territoire par des habitations de très faible densité.
Le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) manque aussi d’ambition en n’ayant pour objectif que de loger 40% des nouveaux ménages dans des transit-oriented developments (TOD). Cela veut-il dire que les 60% restants se logeront majoritairement dans des habitations de faible densité? Et rien n’assure l’atteinte de l’objectif TOD.
Il était aussi prévisible que le contrôle de l’étalement urbain ne peut se faire seulement par des politiques des communautés urbaines comme la CMM. Puisque les gens vont s’établir en dehors des limites de la CMM, «on constate déjà une accélération du développement de municipalités qui se trouvent aux limites du territoire régional, comme la formation d’une troisième couronne au sud et au nord de la CMM».
Il faut donc une intervention du gouvernement provincial pour fixer une norme minimale de densité au développement immobilier. Chaque municipalité, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la CMM, devrait alors soumettre un plan de développement comportant une mixité de bâtiments permettant l’atteinte d’un nombre minimum de logements à l’hectare ou au kilomètre carré. Ainsi, il n’y aurait pas d’avantage pour les acheteurs d’un logement neuf à aller toujours plus loin du centre de l’agglomération. La norme de densité en plus de limiter intrinsèquement l’étalement aurait pour effet de favoriser le développement immobilier près du centre. François Beaulé Montréal, le 3 juin 2017