Législatives : le premier ministre Joseph Muscat reconduit
Le premier ministre travailliste de Malte, Joseph Muscat, a été reconduit au pouvoir par les électeurs qui n’ont pas tenu compte des accusations de corruption contre son entourage pour plébisciter la réussite économique de ces dernières années.
Selon les résultats quasi définitifs des élections législatives de samedi, il recueille près de 55% des voix, avec une participation de 92%, ce qui devrait lui donner une majorité de jusqu’à 9 sièges au Parlement, qui en compte 71, dans ce pays de 430 000 habitants.
«Ceux qui ont cru que les gens allaient voter pour le pessimisme ne connaissent pas les habitants de Malte et de Gozo », a déclaré M. Muscat, 43 ans, qui doit être reconduit officiellement dans ses fonctions mercredi.
« Les gens ont choisi l’optimisme, l’énergie, la bonne volonté, l’unité et l’égalité », a-t-il ajouté, appelant le pays à s’unir après une campagne particulièrement dure, tandis que ses partisans se répandaient dans les rues pour fêter la victoire.
Son rival et chef du Parti nationaliste (PN) Simon Busuttil a reconnu sa défaite et dit, dans un tweet, respecter «la décision des électeurs».
Ce résultat signifie également qu’il n’y aura pas de changement pour ce qui concerne l’Union européenne, dont Malte assure la présidence jusqu’à la fin juin. C’est la première fois depuis que Malte est devenue indépendante de la Grande-Bretagne en 1964 que les travaillistes, maintenant dans le courant général de la social-démocratie européenne, gagnent deux élections consécutives.
La campagne avait pourtant été acharnée, se focalisant notamment sur les accusations de corruption touchant l’entourage du premier ministre, à la suite de la publication des Panama Papers, qui révélaient l’existence au Panama de nombreux comptes offshore ouverts par des personnalités du monde entier.
C’est d’ailleurs après que sa femme Michelle eut été accusée d’avoir ouvert un compte au Panama pour y dissimuler des pots-de-vin en provenance d’Azerbaïdjan, ce qu’elle a démenti, que M. Muscat a décidé de convoquer ces législatives anticipées, un an avant la fin de la législature, dans l’espoir de retrouver une légitimité. Le directeur de cabinet de M. Muscat et un de ses ministres ont en revanche reconnu avoir ouvert des comptes similaires, après les révélations contenues dans les milliers de documents émanant du cabinet panaméen d’avocats d’affaires Mossack Fonseca. Mais les accusations semblent avoir eu peu d’impact face à la bonne santé de l’économie, avec une croissance trois fois supérieure à celle de la zone euro et le taux de chômage le plus bas qu’ait jamais connu ce pays.