Le gouvernement fédéral veut plus de concurrence dans le sans-fil
Désireux de voir plus de concurrence dans le secteur des télécommunications, comme le souhaitait le gouvernement Harper, Ottawa a demandé lundi au CRTC de revoir une récente décision à l’égard d’une jeune pousse de l’industrie sans fil, dont le modèle d’affaires repose sur un accès Wi-Fi, mais aussi sur un accès au réseau des grands joueurs.
Le ministre fédéral du Développement économique, Navdeep Bains, a profité d’une influente conférence à Toronto pour affirmer que «les prix de ces services [cellulaires] au Canada sont parmi les plus élevés au monde» et que la décision du CRTC au sujet de Sugar Mobile, publiée le 1er mars, « a eu comme conséquence d’empêcher l’offre de certains forfaits à faible coût ».
Le CRTC, dont le président, Jean-Pierre Blais, termine son mandat dans deux semaines, a jusqu’au 31 mars 2018 pour revoir sa décision et compléter son examen. Ottawa a aussi indiqué qu’il préconise une meilleure couverture pour les régions éloignées et qu’il met sur pied une consultation publique portant sur la libération de fréquences pour des réseaux de cinquième génération (ou 5G).
Qui est en cause?
Sugar Mobile est une filiale de Ice Wireless, une société torontoise spécialisée dans les services sans fil pour le Grand Nord. Le service de Sugar, qui commence à 19$ par mois, utilise une application qui se connecte aux réseaux Wi-Fi et, lorsque l’usager sort de ces zones, aux réseaux des grands fournisseurs. Or, le CRTC a indiqué en mars que «l’itinérance de gros obligatoire permet un accès temporaire, et non un accès permanent» aux réseaux des grandes compagnies titulaires.
«La décision du CRTC précise que les réseaux Wi-Fi ne peuvent être considérés comme des “réseaux d’origine”, a indiqué le ministère du Développement économique. Cette décision a eu pour résultat d’interdire aux fournisseurs de services Wi-Fi d’accéder aux tarifs des services d’itinérance réglementés, et a donc bloqué le développement de ces fournisseurs.»
Du même souffle, Ottawa demande au CRTC de soupeser les effets potentiellement négatifs que ces nouveaux joueurs pourraient entraîner sur les dépenses en infrastructure du secteur.
« Il y a de l’espoir pour Sugar et les consommateurs canadiens, a indiqué la compagnie dans une courte réaction sur son site Web. Il est grand temps que le Canada rattrape le reste du monde en matière de réglementation des télécommunications.»
Le message livré par le ministre lors du Canadian Telecom Summit survient neuf ans après que le gouvernement Harper eut entamé des démarches concrètes pour favoriser l’émergence d’un quatrième joueur dans chacun des
envoie un message clair aux sociétés titulaires qu’il souhaite des forfaits plus abordables, ce qui pourrait être une politique populaire à l’approche des élections Maher Yaghi, analyste financier de Valeurs mobilières Desjardins
marché torontois, qui l’a rendu inabordable pour plusieurs acheteurs. Elles visent aussi à prévenir ou mitiger les dommages qui pourraient être causés par une correction du marché immobilier, si jamais cela devait se produire.
Dans une déclaration publiée lundi, la chambre immobilière a estimé qu’il était encore trop tôt pour observer l’impact des changements apportés aux règles du marché du logement de l’Ontario. Mais des analystes jugent que les chiffres sont déjà révélateurs. «Il y a peu de doute que les mesures du gouvernement visant à refroidir le marché immobilier ont eu un impact et que les investisseurs étrangers se sont vraisemblablement retirés, tandis que les acheteurs au pays semblent avoir fait un pas en arrière eux aussi, afin d’évaluer l’impact des changements», a écrit BMO Marchés des capitaux dans une note aux clients.
Selon Benjamin Tal, de Marchés des capitaux CIBC, même si la trajectoire observée « est exactement celle dont la région a besoin», cette tendance pourrait être de courte durée. «À plusieurs égards, la situation observée aujourd’hui à Toronto est similaire à celle que nous avons vue à Vancouver en 2016. Le marché a commencé à ralentir après une solide performance en 2015, et l’incertitude liée à la taxe pour les acheteurs étrangers a accéléré ce processus », a expliqué M. Tal dans une note.
Le nombre de maisons individuelles vendues a reculé de 26,3% d’une année à l’autre dans la grande région de Toronto, tandis que leur prix de vente moyen a grimpé de 15,6 % à 1 141 041 $. Plusieurs suivent de près l’évolution du marché du logement de Toronto, incluant les décideurs. Certains d’entre eux craignent qu’un éventuel écrasement des prix ait des conséquences sur l’économie canadienne dans son ensemble.
Mais le marché de Vancouver — l’autre marché du pays qui génère des inquiétudes similaires — pourrait montrer de nouveaux signes de surchauffe. La chambre immobilière de la ville a indiqué vendredi que les ventes de maisons avaient rebondi le mois dernier près de niveaux records. Les transactions dans la grande région de Vancouver ont retraité de 8,5% en mai, par rapport à l’an dernier, tandis que l’indice des prix MLS pour toutes les propriétés a atteint 967 500$, une augmentation de 8,8% par rapport à mai 2016.
Comme en Ontario, la Colombie-Britannique a mis en place plusieurs mesures pour refroidir les ardeurs de son marché le plus actif. Une taxe pour les acheteurs étrangers a été instaurée en août dans la région de Vancouver, afin de tenter de stabiliser le marché.