Le patron d’une chaîne hôtelière veut un front «uni» contre Trump
New York — Le patron de la chaîne hôtelière de luxe américaine Loews Hotels & Resorts a appelé lundi à un front uni du secteur contre les mesures anti-immigration de l’administration Trump afin d’éviter une nouvelle « décennie perdue».
Cet appel, lancé lors de la 39e édition de la grand-messe de l’hôtellerie à New York, intervient au moment où le gouvernement Trump a saisi la Cour suprême afin de faire valider son controversé décret migratoire, retoqué par plusieurs juridictions.
Les industries du tourisme et de l’hôtellerie doivent s’unir pour «éviter une seconde décennie perdue pour l’industrie du tourisme américaine», a lancé Jonathan Tisch, dont les 24 hôtels sont principalement implantés dans les grandes villes américaines et canadiennes. « Le tourisme est un moteur de l’économie américaine […]. Si le gouvernement Trump veut vraiment réduire le déficit commercial, il aura besoin de notre aide», a-t-il déclaré, enjoignant à ses pairs de faire pression auprès du gouvernement.
M. Tisch s’en est particulièrement pris au durcissement des procédures migratoires
d’entrée aux États-Unis au nom du principe de l’«America First », qui guide la présidence Trump. Il a affirmé que les restrictions migratoires mises en place par le gouvernement de George W. Bush après les attentats du 11-Septembre avaient entraîné une baisse de 600 millions de dollars des dépenses des touristes et causé la perte de 467 000 emplois.
Le tourisme a généré, selon lui, 246 milliards de dollars l’an dernier, ce qui a permis de réduire le déficit commercial de 90 milliards.
«Nous nous sommes battus pendant des années pour avoir une place autour de la table. Le moment est venu d’user de cette position pour protéger les gains que nous avons engrangés », a-t-il plaidé, demandant en outre au nouveau gouvernement de tenir sa promesse
de lancer un plan de 1000 milliards de dollars de modernisation des infrastructures publiques américaines. « Nous avons besoin de nous assurer qu’améliorer nos infrastructures aéroportuaires […] est la priorité. Nous pouvons le faire en faisant jouer un rôle majeur à l’industrie du tourisme», at-il encore défendu.
Cette requête tombe le jour même où Donald Trump a donné le coup d’envoi de sa politique de grands travaux en annonçant lundi son plan de privatisation du système de contrôle aérien. Le président américain a également prévu plusieurs autres rendez-vous sur le sujet cette semaine. Il se rendra mercredi à Cincinnati, dans l’Ohio, pour évoquer la modernisation du transport par voie fluviale.