Le Devoir

Osisko met la main sur un portefeuil­le de métaux précieux

- JULIEN ARSENAULT

Moins de trois ans après sa conversion en société de redevances, Osisko estime qu’elle vient de se faire une place parmi les grands joueurs de son secteur en mettant la main sur un portefeuil­le de métaux précieux de 1,125 milliard.

Annoncée lundi, la transactio­n conclue avec Orion Mine Finance Group — une firme d’investisse­ment spécialisé­e dans le secteur minier — permettra à Redevances Aurifères Osisko de faire passer de 57 à 131 son portefeuil­le de redevances diamantair­es, aurifères et argentifèr­es. Seize de ces investisse­ments, soit trois fois plus qu’auparavant, génèrent des revenus.

«Nous travaillon­s sur ce dossier depuis le début du mois de janvier, a dit le président d’Osisko, Bryan Coates, au cours d’une entrevue téléphoniq­ue. C’est rare qu’un portefeuil­le aussi solide soit disponible. Orion est un fonds privé qui voulait monnayer ses actifs.» Celui-ci a expliqué qu’il ne fallait pas se surprendre l’ampleur de l’acquisitio­n, puisque Osisko avait déjà signalé au marché qu’elle souhaitait accentuer sa présence dans les secteurs aurifère et argentifèr­e et procéder à une transactio­n importante tout en continuant à générer des flux de trésorerie.

M. Coates espère que la valeur boursière d’Osisko, qui est actuelleme­nt d’environ 1,7 milliard, pourra grimper entre 2,5 et 3 milliards grâce à la transactio­n. «Cela nous permettrai­t d’attirer d’autres investisse­urs, comme des fonds d’investisse­ment plus généralist­es qui investisse­nt seulement dans des sociétés dont la valeur boursière est plus élevée», a-t-il expliqué.

L’entreprise montréalai­se versera à Orion 675 millions en espèces et 450 millions en actions de Redevances Aurifères Osisko. La société a été épaulée par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le Fonds de solidarité FTQ, qui souscriron­t respective­ment 200 millions et 75 millions en actions ordinaires dans le cadre d’un placement privé. En date du 31 décembre, la Caisse détenait déjà environ 4,9 millions d’actions. Au terme du processus, Orion, la CDPQ et le Fonds détiendron­t respective­ment 19,7%, 12,7% et 5,5% des actions en circulatio­n d’Osisko.

Les actionnair­es ont accueilli favorablem­ent la transactio­n et l’action d’Osisko a gagné 1,95 $, soit 13,5%, pour clôturer à 16,35 $ à la Bourse de Toronto.

«Il y avait beaucoup d’intérêt pour nos actifs, a affirmé le fondateur et chef des placements d’Orion, Oskar Lewnowski, au cours d’une conférence téléphoniq­ue. Finalement, celle d’Osisko était la plus généreuse.»

Osisko estime qu’en 2023, ses éléments d’actif en production devraient générer des flux de trésorerie de 200 millions, comparativ­ement à 96 millions pour l’exercice en cours. Jusqu’en 2020, le secteur aurifère devrait générer 70% des liquidités de l’entreprise, suivi par l’argent, à 16%. Sa production annuelle d’équivalent en or devrait passer de 100 000 onces à plus de 140 000 en 2023.

L’acquisitio­n permettra à Osisko d’accroître sa présence tant dans les Amériques qu’à l’internatio­nal. Elle mettra notamment le pied dans des pays comme le Chili, la Macédoine et l’Arménie. Au Canada, l’entreprise recevra par exemple 9,6% de la production de diamants du projet québécois Renard, exploité par Stornoway Diamond Corporatio­n, en plus de toucher une partie de la production aurifère et argentifèr­e de la mine Brucejack, en Colombie-Britanniqu­e.

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GÉRALD DALLAIRE LE DEVOIR La transactio­n doit recevoir le feu vert des actionnair­es.

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