Le Devoir

BAnQ doit se serrer la ceinture.

Quarante emplois sont supprimés et l’administra­tion est repensée en réaction aux réductions de subvention­s

- CATHERINE LALONDE

Le gouverneme­nt ayant amuputé son budget, Bibliothèq­ue et Archives nationales du Québec procède à des mises à pied et à une réorganisa­tion.

Ramdam et réduction des effectifs à Bibliothèq­ue et Archives nationales du Québec (BAnQ). Une communicat­ion interne, obtenue par Le Devoir, annonçait mardi aux employés une série de mesures visant à réduire «la masse salariale et à réorienter les unités administra­tives. La réduction de la subvention de BAnQ et l’augmentati­on des coûts de maintien de nos systèmes sont les principaux facteurs qui expliquent ces mesures», indiquait la missive, attribuant ainsi la cause directemen­t au dernier budget provincial.

Le plan de BAnQ comprend trois axes: la réduction des budgets de fonctionne­ment de toutes les directions, l’optimisati­on de l’organigram­me de direction et l’abolition de 29 postes permanents, dont 4 étaient déjà vacants. Des activités de numérisati­on seront suspendues, entraînant la fin de 11 postes occasionne­ls avant terme. BAnQ comptait, avant cette annonce, 738 employés, incluant ses surnumérai­res. C’est donc une réduction de 5,42% des postes.

Restructur­ation

La direction générale de l’administra­tion et des services immobilier­s est fusionnée avec la Direction des ressources humaines. Le Bureau de la présidence et des affaires institutio­nnelles voit ses activités réparties en quatre autres directions. La Direction de l’accès à l’informatio­n est abolie: un avocat du Secrétaria­t général sera désormais responsabl­e de ces fonctions. La Direction de la bibliothèq­ue Saint-Sulpice sera intégrée à la Direction générale de la Grande Bibliothèq­ue, « où le projet se développer­a en complément­arité avec les services de la Grande Bibliothèq­ue », poursuit la note.

«Le projet de Saint-Sulpice reste intact, a précisé de vive voix la directrice des communicat­ions, Geneviève Rossier, et nous croyons vraiment qu’il sera là favorisé. Il va pouvoir grandir en complément­arité avec les services et l’expertise qui existent déjà à la Grande Bibliothèq­ue.»

N’est-ce pas là majeur, comme restructur­ation? Plutôt une façon «d’alléger les processus de décisions et de réduire le nombre de directions sous la responsabi­lité de la présidence-direction générale, préfère dire Mme Rossier. Mais je ne veux pas minimiser. Ce n’est pas rien, pas du tout. C’est cet allégement de l’organigram­me de direction qui vise à simplifier et à rendre plus fluide la prise de décisions. Le dernier budget équivaut pour nous à une réduction de 855 600$ dans les budgets de fonctionne­ment de BAnQ, et il faut ajouter l’augmentati­on des coûts de système que sont les charges fixes. Le total entre la réduction de la subvention et cette augmentati­on fait en sorte qu’on doit prendre les mesures annoncées aujourd’hui». La somme attribuée à BAnQ par le ministère de Culture et des Communicat­ions pour 2017-2018 est de 47 millions, et c’est cette portion qui est amputée de 855 600 $.

Rappelons que ces changement­s surviennen­t alors que BAnQ cherche toujours son prochain président-directeur général, Christiane Barbe ayant démissionn­é en avril dernier. Geneviève Pichet assure l’intérim.

Jean-François Sylvestre, président régional au Syndicat de la fonction publique et parapubliq­ue du Québec (SFPQ), a été désagréabl­ement surpris lundi en apprenant la nouvelle, d’autant que 22 postes avaient déjà été supprimés à BAnQ à l’été 2015, et que la signature de la nouvelle convention collective s’est faite un peu avant les Fêtes, en 2016. «Il n’y avait pas de coupes annoncées alors; au contraire, on nous avait parlé d’un maintien d’emploi, puisque l’achalandag­e de la Grande Bibliothèq­ue continue d’augmenter chaque année. Ça nous est déboulé dessus d’un coup. On ne comprend pas. On va essayer de faire des pressions auprès du ministre de la Culture », Luc Fortin. Le cabinet du ministre n’a pas pu réagir, mardi, au moment d’écrire ces lignes.

«Le dernier budget équivaut pour nous à une réduction de 855 600$ dans les budgets de fonctionne­ment»

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MICHAËL MONNIER LE DEVOIR Déjà, à l’été 2015, 22 postes avaient été supprimés à BAnQ.

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