Le Devoir

Transport en commun : une consultati­on au thème ambigu

- ISABELLE PORTER à Québec

Je n’ai vraiment pas senti qu’on voulait nous écouter. J’ai plutôt senti qu’on voulait nous vendre un projet. Jean-François Gosselin, candidat à la mairie de Québec

La décision de la Ville de Québec de commencer sa consultati­on publique sur le transport avec une présentati­on sur le Service rapide par bus (SRB) — un projet qu’elle a abandonné — a suscité des réactions mitigées mardi.

«Je n’ai pas très bien compris si notre avis est demandé sur le SRB ou, dans l’ensemble, sur un projet transport collectif structuran­t », a demandé l’une des participan­tes, Jeanne Robin.

Jean-Marc Giguère a quant à lui reproché à la Ville d’avoir l’air de « tenir mordicus » dans sa présentati­on à l’aménagemen­t d’une voie réservée au centre des boulevards urbains.

Baptisé «Consultati­on sur la mobilité durable et un réseau structuran­t de transport en commun », l’exercice a débuté mardi par une présentati­on d’une heure sur le projet du SRB que le maire a abandonné en avril. Lundi, il avait mis en ligne un site Web décrivant et vantant les mérites du projet avorté qui a aussi été présenté avant que les gens puissent se présenter au micro.

Une cinquantai­ne de personnes s’étaient déplacées à cette consultati­on publique dans l’arrondisse­ment de Beauport. Il s’agissait pour la plupart de retraités, puisque la rencontre avait lieu en plein après-midi.

Plusieurs ont félicité la Ville pour sa présentati­on et l’approche du SRB, laquelle était l’aboutissem­ent d’une autre consultati­on lancée il y a huit ans. « Je suis pour, a lancé Raymond Thériault. Ça fait déjà une dizaine d’années que j’attends.»

Les gens dans la salle ont fait toutes sortes de suggestion­s. Un citoyen a proposé d’ajouter des autobus express reliant les terminus d’est en ouest. Au moins deux personnes ont vanté les mérites d’un monorail et plusieurs ont posé des questions sur les services offerts aux cyclistes.

Les motivation­s du maire mises en doute

Pour le candidat à la mairie Jean-François Gosselin du parti Québec 21, il ne s’agit pas d’une véritable consultati­on.

«Je n’ai vraiment pas senti qu’on voulait nous écouter. J’ai plutôt senti qu’on voulait nous vendre un projet », a-t-il dit. Farouche opposant au SRB, M. Gosselin soupçonne le maire de vouloir l’imposer dès qu’il serait réélu.

La veille, la chef de Démocratie Québec, Anne Guérette, avait accusé M. Labeaume de «s’offrir une consultati­on» pour «bonifier la plateforme de sa prochaine campagne électorale».

Ni elle ni M. Gosselin ne sont toutefois intervenus au micro pendant la consultati­on de mercredi.

Le maire Régis Labeaume n’a quant à lui pas voulu faire de commentair­e à la sortie de la première rencontre mardi. Il a assisté à la totalité des échanges depuis l’arrière de la salle, sans intervenir. Deux autres rencontres sont prévues, ce mercredi soir ainsi que samedi après-midi et en soirée.

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