Transport en commun : une consultation au thème ambigu
Je n’ai vraiment pas senti qu’on voulait nous écouter. J’ai plutôt senti qu’on voulait nous vendre un projet. Jean-François Gosselin, candidat à la mairie de Québec
La décision de la Ville de Québec de commencer sa consultation publique sur le transport avec une présentation sur le Service rapide par bus (SRB) — un projet qu’elle a abandonné — a suscité des réactions mitigées mardi.
«Je n’ai pas très bien compris si notre avis est demandé sur le SRB ou, dans l’ensemble, sur un projet transport collectif structurant », a demandé l’une des participantes, Jeanne Robin.
Jean-Marc Giguère a quant à lui reproché à la Ville d’avoir l’air de « tenir mordicus » dans sa présentation à l’aménagement d’une voie réservée au centre des boulevards urbains.
Baptisé «Consultation sur la mobilité durable et un réseau structurant de transport en commun », l’exercice a débuté mardi par une présentation d’une heure sur le projet du SRB que le maire a abandonné en avril. Lundi, il avait mis en ligne un site Web décrivant et vantant les mérites du projet avorté qui a aussi été présenté avant que les gens puissent se présenter au micro.
Une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées à cette consultation publique dans l’arrondissement de Beauport. Il s’agissait pour la plupart de retraités, puisque la rencontre avait lieu en plein après-midi.
Plusieurs ont félicité la Ville pour sa présentation et l’approche du SRB, laquelle était l’aboutissement d’une autre consultation lancée il y a huit ans. « Je suis pour, a lancé Raymond Thériault. Ça fait déjà une dizaine d’années que j’attends.»
Les gens dans la salle ont fait toutes sortes de suggestions. Un citoyen a proposé d’ajouter des autobus express reliant les terminus d’est en ouest. Au moins deux personnes ont vanté les mérites d’un monorail et plusieurs ont posé des questions sur les services offerts aux cyclistes.
Les motivations du maire mises en doute
Pour le candidat à la mairie Jean-François Gosselin du parti Québec 21, il ne s’agit pas d’une véritable consultation.
«Je n’ai vraiment pas senti qu’on voulait nous écouter. J’ai plutôt senti qu’on voulait nous vendre un projet », a-t-il dit. Farouche opposant au SRB, M. Gosselin soupçonne le maire de vouloir l’imposer dès qu’il serait réélu.
La veille, la chef de Démocratie Québec, Anne Guérette, avait accusé M. Labeaume de «s’offrir une consultation» pour «bonifier la plateforme de sa prochaine campagne électorale».
Ni elle ni M. Gosselin ne sont toutefois intervenus au micro pendant la consultation de mercredi.
Le maire Régis Labeaume n’a quant à lui pas voulu faire de commentaire à la sortie de la première rencontre mardi. Il a assisté à la totalité des échanges depuis l’arrière de la salle, sans intervenir. Deux autres rencontres sont prévues, ce mercredi soir ainsi que samedi après-midi et en soirée.