BAnQ et l’abolition de postes annoncée
Le Devoir du 7 juin annonce l’abolition de postes à BAnQ et la diminution de son budget de fonctionnement. Archiviste aux Archives nationales du Québec de 1967 à 2000, j’ai connu, comme d’autres collègues de ma génération, l’élan des années 1980 et 1990 qui avait fait passer les Archives nationales d’une institution vétuste à une organisation moderne tournée vers l’avenir: nouvel édifice, Loi sur les archives, implantation de systèmes informatiques en vue de faciliter l’accès aux documents, intervention dans la gestion des documents administratifs du gouvernement, développement d’un secteur important d’archives audiovisuelles, implantation de centres d’archives dans toutes les régions du Québec, etc.
Depuis le commencement des années 2000, faute de volonté politique, nous avons assisté au déclin des Archives nationales. Leur fusion avec la Bibliothèque nationale du Québec à l’imitation du modèle fédéral et leur transformation en société d’État dépendante de la subvention du ministère des Affaires culturelles et des Communications n’ont fait qu’accélérer ce déclin. À Québec, l’Uni- versité Laval récupère peu à peu les espaces autrefois occupés par les Archives nationales, et voilà maintenant que le ministère des Affaires culturelles et des Communications, sans doute à la suite d’une décision du Conseil du trésor, réduit sa subvention.
Naturellement, on agite aussitôt le mot « restructuration », puisqu’il n’y a rien d’autre à faire, semble-t-il. Il ne faut pas trop s’étonner que le président de BAnQ et le directeur général des Archives nationales aient pris le chemin d’Ottawa en vue d’assumer la direction de Bibliothèque et Archives Canada (BAC). La Bibliothèque nationale, ce vaisseau amiral de la culture disait-on avec sa Grande Bibliothèque, va-t-elle sombrer, entraînant avec elle le naufrage des Archives nationales, ou ces dernières paieront-elles encore le prix de l’inculture de nos politiciens et technocrates ? Louis Garon Québec, le 7 juin 2017