Le Devoir

On n’ouvre pas une vieille blessure si on la sait encore ouverte…

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J’ai été étonné d’entendre le Parti libéral annoncer une grande tournée sur la nation québécoise à travers le Canada. Et nous ? Le Québec est riche de plusieurs nations, même si on aime mieux l’oublier quand on parle de nationalis­me.

Non seulement les Premières Nations du Québec n’ont pas été consultées, mais je comprends que les Québécois non plus.

On a un vieux dicton chez nous: on n’ouvre pas une vieille blessure si on la sait encore ouverte. Il faut régler la question, nous en sommes tous conscients. Mais on doit s’attaquer à nos propres démons avant. Nous avons encore peur du mot référendum, encore plus chez les communauté­s comme la nôtre.

Je n’ai pas la solution et le problème est complexe, mais si on ne s’assoit pas ensemble, on n’avancera pas. Les Premières Nations peuvent faire leur bout de chemin, mais refuser ou nous tenir éloignées du débat va seulement empirer les choses. Le Québec est ouvert, il l’a toujours été, de sa fondation à aujourd’hui, mais on a le devoir de se souvenir si on veut envisager sérieuseme­nt l’avenir. Beaucoup de mes amis et des membres de ma communauté tournent le dos aux affaires du gouverneme­nt du Québec, car ils ne font plus confiance aux promesses. C’est dommage, car on fait partie de la solution, mais avec une annonce comme celle du gouverneme­nt, le danger est de décourager même les plus optimistes. Soyons patients… Mario Sioui, membre de la communauté Huron-Wendake Le 6 juin 2017

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