Le Devoir

La dernière saison d’Alonso en Formule 1 ?

Le pilote espagnol ne regrette pas d’avoir boudé le Grand Prix de Monaco pour tenter sa chance à l’Indy 500

- ALEXANDRE GEOFFRION-MCINNIS

Fernando Alonso sera de retour derrière le volant de sa McLaren ce week-end au Grand Prix du Canada, et ce sera peut-être pour la dernière fois.

L’Espagnol s’est absenté du Grand Prix de Monaco, il y a deux semaines, afin de tenter sa chance pour la première fois de sa carrière à l’Indy 500. Même s’il n’a pu terminer l’épreuve en raison d’un problème de moteur, Alonso dit avoir aimé l’expérience. Le vétéran a mené pendant un total de 27 tours avant que sa voiture Andretti Autosport Honda ne rende l’âme, au 179e tour.

«J’ai appris beaucoup de nouvelles choses. C’était très intense, parce que j’ai dû apprendre sur le tas, à partir de zéro, a-t-il raconté. Ç’a fait du bien d’interrompr­e ma saison de Formule 1 pendant quelques semaines, afin d’apprendre les rudiments du métier en IndyCar. […] C’était une bonne décision que de me rendre là-bas.»

De l’avis du principal intéressé, l’ambiance qui régnait dans les paddocks à Indianapol­is s’est révélée être une véritable bouffée d’air frais. Des photos ont d’ailleurs circulé en marge de l’événement le montrant en train d’arpenter les paddocks en planche à roulettes. Pour Alonso, cette anecdote illustrait parfaiteme­nt la différence entre la F1 et la série IndyCar.

«Tout d’abord, nous n’avons pas la permission de faire de la planche à roulettes ici, dans les paddocks, a-t-il souligné. […] L’ambiance est totalement différente. Tout le monde est détendu, heureux d’être là. Je ne dis pas que ce n’est pas le cas ici, mais la “machine” entourant la F1 est là, et les dirigeants ne s’en cachent pas; ils veulent provoquer des guerres entre les pilotes.»

Le double champion du monde connaît une saison de misère en F1, et il n’a terminé qu’une seule des cinq courses auxquelles il a pris part: une 12e place au Grand Prix d’Espagne. Malgré ses déboires en piste, le pilote de 35 ans a réitéré que sa priorité était la F1.

«Ma priorité, c’est de gagner un championna­t de F1, a-t-il mentionné. Je sais que je suis à mon meilleur derrière un volant en F1, car ça fait 16 ans que je fais ça. Mais je sais aussi que je peux sauter dans n’importe quelle autre voiture et être compétitif. Je ne suis pas effrayé par l’avenir. Si je ne gagne pas un troisième championna­t du monde, je sais que je peux courir dans une autre série et connaître du succès.»

Alonso a profité de l’occasion pour répéter qu’il commencera­it à songer à son avenir à compter de septembre.

25 courses? Oubliez ça!

Les probabilit­és qu’Alonso quitte carrément la F1 ont augmenté considérab­lement depuis que des rumeurs ont commencé à circuler sur le fait que le sport songe à allonger son calendrier de cinq courses, pour s’établir à 25.

« J’ai commencé en F1 à l’époque où il n’y avait que 16 courses au calendrier, en plus des essais, a rappelé le principal intéressé. [Les dirigeants] ne cessent d’augmenter le nombre d’épreuves, et je crois qu’en ce moment, la saison est déjà passableme­nt exigeante. Donc c’est assez. […] À ce stade-ci de ma carrière, je considère que ma qualité de vie est plus importante que ma carrière profession­nelle.

Si ça reste comme c’est là, je serai heureux de continuer, mais si ça augmente — comme en NASCAR, où ils disputent 45 ou 50 courses —, alors ce sera terminé pour moi.»

 ?? PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE ?? Le pilote Fernando Alonso a salué la foule montréalai­se, jeudi, à son arrivée à une séance d’autographe.
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE Le pilote Fernando Alonso a salué la foule montréalai­se, jeudi, à son arrivée à une séance d’autographe.

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