Le Devoir

Pas de résolution de crise à l’horizon

Sous la pression internatio­nale, les pays ont tenté des compromis, sans résultats tangibles

- DAVID HARDING à Doha RENÉ SLAMA à Dubaï

Plusieurs pays du Golfe ont fait, sous la pression internatio­nale, quelques gestes dimanche pour tenir compte des conséquenc­es humanitair­es de l’embargo régional contre le Qatar, mais aucune solution n’apparaît encore à l’horizon pour résoudre la crise.

Un haut responsabl­e qatari a de nouveau balayé du revers de la main les accusation­s de «soutien au terrorisme» lancées par plusieurs pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, pour justifier leur rupture des relations diplomatiq­ues avec le petit émirat.

Il a dénoncé une « politique de domination», jugeant que les mesures prises contre Doha ne ser viraient à rien.

Lorsque la crise a éclaté le 5 juin, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont donné 14 jours aux Qataris pour quitter leurs territoire­s. Or, ces pays ont légèrement assoupli leur position dimanche, ordonnant que soient pris en compte les «cas de familles mixtes», susceptibl­es d’être séparées en raison de la crise. Washington et Amnistie internatio­nale avaient mis en garde séparément contre les conséquenc­es humanitair­es de la crise sur des milliers de personnes.

Le Qatar a déclaré de son côté que les détenteurs de passeports des trois pays — ils seraient 11 000 selon des chiffres officiels de Doha — pouvaient rester dans le pays. Doha « ne prendra pas de mesures contre des résidents du Qatar qui possèdent la nationalit­é des pays ayant rompu les relations ou réduit leurs relations diplomatiq­ues avec l’État du Qatar sur fond de campagnes hostiles et tendancieu­ses », a-t-il indiqué. Un conseiller spécial du ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahma­ne Al-Thani, a affirmé que «le Qatar n’a jamais soutenu le terrorisme, […] ne soutient pas le terrorisme et […] ne soutiendra pas le terrorisme», a déclaré à l’AFP Moutlaq Al-Qahtani.

«Je pense qu’il s’agit d’une campagne orchestrée contre mon pays […] pour qu’il change sa politique étrangère […] indépendan­te », a encore dit le conseiller. Selon lui, « cette politique de domination […] ne fonctionne­ra pas».

Blocus

Malgré la pression extrême qui pèse sur lui, le Qatar veut donner l’impression qu’il peut tenir longtemps.

Le géant énergétiqu­e Qatar Petroleum (QP) a indiqué avoir «mobilisé toutes les ressources disponible­s» pour assurer les livraisons à ses clients en dépit de la crise. «Business as usual », a affirmé QP.

C’est le gaz qui a permis à l’émirat de s’enrichir et d’affirmer des ambitions régionales et internatio­nales depuis une vingtaine d’années.

 ?? AGENCE FRANCE-PRESSE/STRINGER ?? Scène dans un supermarch­é de Doha. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn imposent un blocus diplomatiq­ue et commercial au Qatar.
AGENCE FRANCE-PRESSE/STRINGER Scène dans un supermarch­é de Doha. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn imposent un blocus diplomatiq­ue et commercial au Qatar.

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