Le Devoir

Le numéro deux d’Uber démissionn­e

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San Francisco – Le numéro deux d’Uber, Emil Michael, a démissionn­é, a indiqué lundi une source proche du dossier, une annonce qui intervient alors que le groupe fait face à des accusation­s de sexisme et de harcèlemen­t.

« Hier (dimanche) était mon dernier jour chez Uber » ,a écrit Emil Michael, dans un courriel aux salariés publié lundi par le New York Times, alors que le groupe s’apprête à rendre publique mardi une série de recommanda­tions pour faire face aux scandales qui entourent le groupe. Une source proche du dossier a ensuite confirmé cette informatio­n à l’AFP, ainsi que la nomination au conseil d’administra­tion d’Uber d’une cadre de Nestlé, Wan Ling Martello, annoncée par le Wall Street Journal.

Emil Michael, proche du p.d.g. controvers­é Travis Kalanick, est accusé d’être largement responsabl­e de la culture d’entreprise agressive et sexiste qui serait de mise au sein du numéro un mondial de la location de voitures avec chauffeur, et dénoncée par des salariés.

Selon la presse, Uber envisage aussi une possible mise à l’écart de son p.-d.g. Travis Kalanick, lui aussi accusé d’encourager les dérives managérial­es dénoncées depuis plusieurs mois. Le groupe s’était lancé dans une vaste enquête interne, dont les recommanda­tions sont attendues mardi.

«Le conseil d’administra­tion d’Uber s’est réuni hier (dimanche) avec (les avocats chargés de l’enquête interne) Eric Holder et Tammy Albarrán. Le conseil a voté à l’unanimité en faveur de toutes les recommanda­tions du rapport Holder », selon la source proche du dossier, ajoutant que les recommanda­tions «seraient communiqué­es aux salariés mardi». Cette source n’a pas précisé la nature de ces recommanda­tions, mais, selon la presse, le p.-d.g. Travis Kalanick a proposé de se retirer temporaire­ment de ses responsabi­lités.

Les déboires s’accumulent pour le groupe américain, notamment depuis qu’une salariée a rendu publiques des accusation­s de harcèlemen­t. Uber s’est lancé dans des enquêtes internes, qui ont déjà abouti au départ de 20 salariés la semaine dernière. L’entreprise fait également face depuis des mois à des défections en cascade de ses cadres dirigeants ainsi qu’à des pertes financière­s importante­s.

Uber, qui a démarré en 2010, n’est pas cotée en Bourse, mais est valorisée à hauteur de 70 milliards de dollars, sur la base des collectes de fonds réalisées auprès d’investisse­urs. En 2016, le groupe a généré 6,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour une perte de 2,8 milliards.

Emil Michael est accusé d’être largement responsabl­e de la culture d’entreprise agressive et sexiste qui serait de mise

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