Malgré les inquiétudes, le marché immobilier est stable, affirme la SCHL
Les taux des prêts en souffrance demeurent faibles, indique l’agence fédérale
Même si la croissance des prix dans des villes comme Vancouver et Toronto a incité les autorités à resserrer les règles pour éviter une surchauffe immobilière, le pourcentage d’hypothèques en souffrance est «parmi les plus bas au Canada».
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui a publié mardi la première analyse des données provenant de la firme de crédit Equifax, conclut que, «malgré les préoccupations constantes au sujet de la dette des ménages au Canada, les signes de pression sur le marché hypothécaire demeurent modérés ».
Par exemple, le taux des prêts hypothécaires en souffrance à Vancouver est de 0,15%, comparativement à 0,12% à Toronto. À Québec, il est de 0,24%, tandis que Montréal affiche 0,34%, égal à la moyenne canadienne. La SCHL, qui a pour mission de garantir des prêts, signale par ailleurs que les régions productrices de pétrole, l’Alberta en premier lieu, ont récemment subi une hausse des hypothèques en souffrance.
La valeur moyenne d’un nouveau prêt hypothécaire, au quatrième trimestre de 2016, était de 170 300$ au Québec, par rapport à 164 200$ un an plus tôt et à 160 000$ en 2014. À l’échelle canadienne, la valeur des paiements moyens, de 2015 à 2016, a crû à un rythme supérieur à l’inflation (4,6%), a ajouté la SCHL. Au Québec, où les paiements sont stables depuis au moins 2012, cette augmentation a été de 3,3 %.
Portrait incomplet
Cette première analyse avec les données d’Equifax est incomplète, reconnaît la SCHL, qui compte également se pencher sur les degrés d’endettement des
consommateurs, «les pointages de crédit et l’incidence de l’endettement sur les liquidités des ménages».
Cette lecture survient quelques jours après une nouvelle mise en garde de la Banque du Canada sur la santé financière des ménages. Lors de la plus récente Revue du système financier, le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, a prévenu que « les deux principales vulnérabilités […], le niveau d’endettement élevé des ménages et les déséquilibres sur le marché du logement, se sont accentuées au cours des six
derniers mois». Cependant, il a précisé qu’une partie de l’accroissement de l’endettement était attribuable à Vancouver et à Toronto.
Stephen Poloz a rappelé que le nouveau resserrement des règles pour obtenir un emprunt hypothécaire mis en oeuvre par Ottawa l’an dernier a porté ses fruits et que le pourcentage de prêts offerts à des ménages «fortement endettés » a commencé à diminuer. Ces emprunteurs souffrent d’un endettement qui représente plus de 450% de leur revenu annuel.
Le prêt en soi n’est pas le seul élément qui reçoit l’attention des autorités. Les marges de crédit hypothécaires peuvent également devenir problématiques, a mis en garde l’Agence de la consommation en matière financière du Canada. Selon cet organisme fédéral, qui a publié un rapport la semaine dernière, ce produit d’emprunt est maintenant offert
«par défaut» à tous les acheteurs qui ont effectué une mise de fonds d’au moins 20 %.
Dans les données analysées par l’ACFC, on note entre autres que 25% des emprunteurs pigeant dans cette marge se contentent de rembourser seulement les intérêts ou de faire un paiement minimal, et que 40% des emprunteurs ne font pas de remboursements réguliers sur le capital.