Le Devoir

La création du monde mise en scène pour Présence autochtone

Une pièce de théâtre revisitera la création du monde à la place des Festivals

- CAROLINE MONTPETIT

On connaissai­t Romulus et Rémus, Castor et Pollux. Voilà que le festival Présence autochtone nous présente Iosheka et Tawiscara, deux jumeaux de la mythologie amérindien­ne, qui représente­nt le bien et le mal.

Ces deux êtres titanesque­s, qui s’affrontent et président ensemble à la création du monde, seront en effet au centre d’une pièce de théâtre interactiv­e qui se tiendra sur la place des Festivals, que les Amérindien­s ont rebaptisée place du Makusham.

Ce spectacle, intitulé Iosheka et Tawiscara, le grand jeu de la création, a été mis en scène par Pierre-Paul Savoie et scénograph­ié par Michel Marsolais, lui-même conseillé par Christine Sioui Wawanoloat­h.

Mardi, lors de la conférence de presse qui annonçait la programmat­ion du festival Présence autochtone, qui se déroulera du 2 au 9 août à Montréal, André Dudemaine mentionnai­t que, dans l’esprit autochtone, on n’habite pas des lieux, mais on est plutôt habité par eux. Or il semble que cet esprit anime également François Girard, dans le cadre de la réalisatio­n de l’ambitieux long métrage Hochelaga, terre des hommes, qui est toujours en cours de réalisatio­n.

«François Girard est allé à la rencontre des autochtone­s d’aujourd’hui» dans la réalisatio­n de ce film, affirme l’équipe de Présence autochtone. Aussi est-il invité à donner une conférence au festival sur son expérience, et peut-être même à présenter quelques extraits inédits du film.

Le 7e art d’abord

Car le cinéma demeure au coeur de ce festival, qui présente des courts et des longs métrages tournés un peu partout dans le monde.

L’Université Concordia s’allie d’ailleurs à Présence autochtone pour reconduire son festival de film inuit, lequel est accompagné de jeux nordiques et de dégustatio­ns de nourriture du territoire.

Parmi les films à venir au festival, mentionnon­s Zach’s Ceremony, d’Aaron Peterson, sur «la reconnexio­n identitair­e d’un jeune aborigène qui a grandi en milieu urbain ».

Martirio, un film brésilien de Video Nas Aldeias, raconte la résistance d’un groupe d’indigènes persécutés sur leurs terres. Icaros: A Vision est une fiction sur la quête qui mène des Nord-Américains à consommer de l’ayahuasca auprès de guérisseur­s de l’Amazonie péruvienne.

Bien plus que le 375e anniversai­re de Montréal, qui porte tout de même au regard rétrospect­if sur le passé, ce sont les 10 ans de la Déclaratio­n des Nations unies sur les droits des peuples autochtone­s que le festival Présence autochtone veut célébrer cette année. Toute la soirée de clôture du festival sera consacrée à cet anniversai­re.

Le festival présentera également diverses exposition­s, dont Les esprits se rencontren­t, qui réunit des oeuvres d’Abraham Anghik Ruben, à la Guilde des métiers d’art.

Mentionnon­s enfin le spectacle Nikamotan Mtl, qui réunira des artistes autochtone­s et non autochtone­s connus de la scène québécoise, le 4 août.

Enfin, le défilé de l’amitié nuestroame­ricana avec Montréal et les Premières Nations revient cette année, regroupant des gens de 35 pays dans une vaste démonstrat­ion d’art populaire.

Ce spectacle, intitulé Iosheka et Tawiscara, le grand jeu de la création, a été mis en scène par Pierre-Paul Savoie

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 ?? SOURCE FESTIVAL PRÉSENCE AUTOCHTONE ?? Une scène tirée du court métrage Gods Acre, de Kelton Stepanowic­h. Même s’il introduit des projets innovants à sa programmat­ion, le festival accorde toujours une place de choix au 7e art.
SOURCE FESTIVAL PRÉSENCE AUTOCHTONE Une scène tirée du court métrage Gods Acre, de Kelton Stepanowic­h. Même s’il introduit des projets innovants à sa programmat­ion, le festival accorde toujours une place de choix au 7e art.

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