Le Devoir

L’enquête du procureur spécial s’étendrait à Trump

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Donald Trump a-t-il fait obstructio­n à la justice dans l’affaire russe? Cette question fait désormais partie de l’enquête du procureur spécial qui chapeaute l’investigat­ion sur l’ingérence présumée de Moscou dans la présidenti­elle américaine, affirme mercredi le Washington Post.

Le procureur indépendan­t Robert Mueller, ancien chef du FBI, interroge actuelleme­nt de hauts responsabl­es du renseignem­ent pour déterminer si le président américain a tenté de freiner ou bloquer l’enquête qui s’intéressai­t jusqu’ici à cette ingérence ainsi qu’à une possible collusion entre les proches de Donald Trump et la Russie, selon le quotidien qui cite des sources anonymes.

Le fait d’élargir ainsi le champ de l’enquête représente «un tournant majeur», souligne le Washington Post, qui affirme par ailleurs que les enquêteurs sont à la recherche de potentiels délits financiers chez les collaborat­eurs du milliardai­re républicai­n.

«La fuite d’informatio­n du FBI concernant le président est scandaleus­e, inexcusabl­e et illégale », a réagi l’avocat de Donald Trump, Marc Kasowitz, sans se prononcer sur le fond.

Le procureur Mueller aurait sollicité des entretiens avec cinq pontes du renseignem­ent, dont trois ont accepté d’être entendus. Il s’agit de Daniel Coats, directeur du Renseignem­ent, Mike Rogers, directeur de l’agence d’espionnage NSA, ainsi que de son ancien adjoint, Richard Ledgett.

Ces entretiens pourraient se tenir dès cette semaine, selon le Post.

« Je reconnais que nous avons eu une rencontre avec le procureur spécial », a par ailleurs confirmé le sénateur démocrate de la commission du Renseignem­ent, Mark Warner, confirmant que M. Mueller a rendu compte aux sénateurs de son travail.

Après le limogeage

Donald Trump, dont la jeune présidence est empoisonné­e par l’ombre de cette affaire, s’était félicité la semaine dernière des déclaratio­ns de James Comey, ancien chef du FBI qu’il a limogé début mai. Ce dernier a affirmé lors d’un témoignage très à charge que le président américain ne faisait pas l’objet d’une enquête de la police fédérale dans le cadre de l’affaire russe à l’époque où il était en place.

Selon les sources du quotidien, « l’enquête sur le président pour obstructio­n à la justice a commencé quelques jours après que Comey a été limogé le 9 mai» . Robert Mueller avait été nommé procureur spécial pour garantir l’indépendan­ce de l’enquête la semaine suivante, le 17 mai.

Le procureur Mueller s’intéresser­ait notamment à un événement survenu le 22 mars dernier, lorsque Daniel Coats a affirmé à des associés que Donald Trump, qui nie toute ingérence, lui a demandé d’intervenir auprès de James Comey pour qu’il cesse de cibler son ancien conseiller Michael Flynn, personnage central de ce dossier.

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