Le Devoir

Cri du coeur du DPJ de la nation crie

La population du nord du Québec souffre d’un manque de ressources, plaide-t-il

- JESSICA NADEAU

Roulement de personnel, infrastruc­tures insuffisan­tes, manque d’outils cliniques adaptés…

Le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de la nation crie lance un véritable cri du coeur: il n’arrive pas à offrir des services appropriés à la population dont il est responsabl­e, et ce, alors qu’il traite sept fois plus de cas qu’ailleurs au Québec.

«Nous avons un territoire de plus de 450 000 kilomètres carrés. Essayez d’offrir des services dans ces territoire­s-là quand vous pouvez le faire seulement en avion, dans une autre langue que la vôtre et que vous devez le faire avec les valeurs d’un autre… À quel point peut-on être efficace dans ce contexte?»

« Il n’y a pas de programme de toxicomani­e pour les jeunes et accessible­s» les thérapies familiales ne sont pas facilement Robert Auclair, DPJ du conseil cri de la santé et des services sociaux de la baie James

Témoignant à la commission d’enquête sur les relations entre les autochtone­s et certains services publics, le DPJ du conseil cri de la santé et des services sociaux de la baie James, Robert Auclair, s’est clairement dissocié du ministère et des autres directeurs de la protection de la jeunesse qui « ne représente­nt pas les besoins » des enfants et familles des autochtone­s.

«Dans le sud, les DPJ intervienn­ent auprès de 5% des enfants, alors que chez nous, on intervient auprès de 35% des enfants. Ce taux augmente à 38% chez les enfants de 0 à 5 ans, dont 50 % pour des situations de négligence. »

Le DPJ de la nation crie réclame un financemen­t adéquat pour améliorer les services et travailler en prévention. «Il n’y a pas de programme de toxicomani­e pour les jeunes et les thérapies familiales ne sont pas facilement accessible­s», plaide-t-il.

Tant au ministère que dans les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), des dirigeants sont venus témoigner de différente­s initiative­s et projets-pilotes visant à adapter les services aux communauté­s autochtone­s.

«On veut vous démontrer notre engagement à faire des changement­s, mais il reste encore beaucoup à faire », a résumé Sylvain Plouffe, directeur du programme jeunesse au CISSS de l’Abitibi-Témiscamin­gue.

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