L’ex-entraîneur vedette des Alouettes Don Matthews est décédé
Les anciens Alouettes ne tarissent pas d’éloges à l’endroit de leur ancien entraîneur-chef Don Matthews, décédé à l’âge de 77 ans
Les Alouettes de Montréal ont perdu l’un des principaux artisans de leurs succès au tournant des années 2000.
Don Matthews est décédé à l’âge de 77 ans, et les Argonauts de Toronto ont précisé qu’il s’était éteint mercredi matin à Beaverton, en Oregon. Il avait annoncé en 2012 qu’il luttait contre un cancer.
Matthews avait été nommé entraîneur-chef des Oiseaux en 2002, et il avait permis à la formation montréalaise de dominer la LCF pendant cinq ans, soit jusqu’en 2006. Sa fiche de 5828 pendant son séjour dans la métropole a permis aux Alouettes de gagner la coupe Grey en 2002, de participer en trois occasions au match de championnat du circuit canadien et de terminer au sommet de la section Est quatre fois en cinq ans.
En arrivant à Montréal, il avait confirmé Anthony Calvillo comme quart partant et lui avait confié la responsabilité d’appeler ses propres jeux en attaque.
«L’arrivée de Don avec les Alouettes s’est avérée une bénédiction pour moi, a déclaré Calvillo, qui est maintenant l’entraîneur des quarts de l’équipe. Il m’a démontré énormément de confiance et nous avons développé une relation spéciale et unique. Il a été l’un des grands responsables des succès que nous avons obtenus à Montréal pour une aussi longue période. J’ai gardé le contact avec Don au fil des ans, jusqu’à ses derniers jours avec nous. Je suis attristé par son décès et tout le monde va s’ennuyer de lui.»
Le 4 octobre 2006, Matthews a démissionné de son poste au sein des Alouettes, invoquant des problèmes de santé.
Il a conclu sa carrière, qui s’est étalée sur quatre décennies, à titre d’entraîneur qui a connu le plus de succès dans l’histoire de la LCF, en vertu de sa fiche de 231-132-1 et de ses 10 conquêtes de la Coupe Grey.
«The Don»
Matthews, qui a obtenu sa citoyenneté canadienne en 2004, a dirigé au cours de sa carrière les Lions de la Colombie-Britannique, les Argonauts, les Roughriders de la Saskatchewan, les Stallions de Baltimore, les Eskimos d’Edmonton et les Alouettes. Il a démissionné de son dernier poste d’entraîneur-chef, avec les Argonauts, le 31 octobre 2008.
«The Don», comme on surnommait Don Matthews dans le milieu, ne laissait personne indifférent. Il était également très controversé, puisqu’il aimait prendre des risques pour obtenir du succès.
Les joueurs ont toujours aimé jouer pour lui puisqu’il avait la réputation de créer une atmosphère gagnante et de protéger ses hommes. Pendant la saison régulière, les équipes de Matthews participaient rarement à des entraînements avec contacts, et il les laissait souvent contribuer à l’ébauche d’un plan de match.
Pierre Vercheval a d’abord côtoyé Matthews en 1989, à l’époque où il occupait un poste de coordonnateur défensif des Eskimos d’Edmonton, puis en 1996 et 1997 alors que «The Don» était entraîneur-chef des Argos.
Ces deux années-là ont été, de l’avis du principal intéressé, les plus marquantes de sa carrière puisqu’il a soulevé la coupe Grey en chaque occasion.
«Quand je pense à ma carrière, ce n’est pas bien compliqué: les années où j’ai eu le plus de succès, et celles où j’ai eu le plus de plaisir, c’étaient les années Don Matthews, a confié l’ex-joueur de ligne offensive. C’était un entraîneur qui n’avait pas peur de faire les choses différemment. C’était un innovateur, un motivateur, un gars qui osait mettre au point des stratégies inédites et qui préparait son équipe de façon très différente des autres. »
Bruno Heppell, qui a joué sous les ordres de Matthews entre 2002 et 2004 à Montréal, n’a pas tari d’éloges à son endroit lui non plus.
«Il ne traitait pas ses joueurs comme ses fils, mais comme des hommes, a-t-il évoqué. Il disait: “Je vais vous traiter comme des adultes, mais lorsque vous sautez sur le terrain, vous me donnez votre meilleur football.” C’était un gars qui avait été dans l’armée, et même s’il ne nous traitait pas comme des soldats, il nous avait tous responsabilisés — et disciplinés. […] C’est le meilleur entraîneur que j’aie eu. »