Le Devoir

INÉGALITÉS

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générale du Secrétaria­t général ibéro-américain, qui représente 22 pays, principale­ment en Amérique du Sud.

À son avis, il faut notamment miser sur l’égalité hommesfemm­es, qui est un enjeu à la fois éthique et politique, mais aussi économique. « Nous savons que, si on accorde une juste place aux femmes, la croissance économique mondiale va

augmenter», dit-elle. Lors d’une séance présentée en avant-midi, l’ancienne seconde vice-présidente du Costa Rica a indiqué qu’en accordant des salaires égaux aux hommes et aux femmes à travers le monde, et en habilitant les travailleu­ses dans tous les secteurs, la croissance économique mondiale gagnerait deux points de pourcentag­e.

« L’économie mondiale grossirait du tiers, a-t-elle ajouté. Cela signifiera­it une croissance comparable à la taille des économies des États-Unis et de la Chine combinées. »

En plus de ces avantages chiffrés, une approche égalitaire permettrai­t, à son avis, de lutter contre la pauvreté et de diversifie­r l’économie. «Quand on voit tout ça, on doit se demander pourquoi on n’agit pas partout à travers le monde. Pourquoi est-ce si difficile d’habiliter les femmes et de leur accorder des droits égaux? Pourquoi la discrimina­tion est-elle encore aussi enracinée, dans les pays en développem­ent, mais aussi dans les pays développés?»

e président et chef de la direction de la Chambre de commerce de Detroit, Sandy Baruah, un républicai­n qui fut l’un des conseiller­s économique­s du président George W. Bush, constate pour sa part que la mondialisa­tion a eu des effets pervers: la classe moyenne a explosé, mais le pouvoir d’achat d’une grande partie des ménages a diminué, et le fossé séparant les plus riches des plus les pauvres s’est creusé.

«On ne peut pas se permettre de laisser des gens sur les lignes de côté», a-t-il noté.

Pour lutter contre les inégalités et permettre à toute la population de contribuer à la croissance économique, il faut, selon lui, investir dans l’éducation des plus jeunes et rendre les études supérieure­s plus accessible­s et abordables, voire gratuites, un discours plutôt inhabituel pour un républicai­n.

«C’est difficile pour un conservate­ur de plaider pour des investisse­ments publics massifs. Ça doit être ciblé et efficace. Mais nous ne devons pas mesurer le résultat de nos interventi­ons par le montant du chèque qu’on signe, mais par les résultats qu’on obtient. »

«Si nous n’investisso­ns pas de manière efficace aujourd’hui, la révolte populaire va continuer », a-t-il martelé, mettant en garde contre une croissance économique encore plus anémique, une hausse du chômage et une augmentati­on des incarcérat­ions, lesquelles plombent le budget de plusieurs pays.

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