Le Devoir

Le bulletin ministérie­l de Michel David.

- mdavid@ledevoir MICHEL DAVID

Son projet «Lab-école» n’a pas fait l’unanimité et il a d’abord sous-estimé le phénomène des notes gonflées, mais l’hyperactiv­ité du ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, est rafraîchis­sante après les errements de ses prédécesse­urs, qui étaient obsédés par les «structures». Qu’il s’agisse de la maternelle 4 ans, des écoles illégales ou encore de l’enseigneme­nt, il s’est occupé des «vraies affaires».A

Martin Coiteux (Sécurité publique, Affaires municipale­s) est devenu l’homme fort du gouverneme­nt. Après le «cafouillag­e» de l’autoroute 13, la gestion des inondation­s a été impeccable. Il a su trouver un compromis sur les référendum­s municipaux qui a permis l’adoption du projet de loi 122. A

Carlos Leitão (Finances) a dû faire volte-face sur le crédit d’impôt pour raisons d’âge. Son budget a été bien accueilli. L’instinct politique n’étant pas sa qualité première, il a décrété de façon prématurée que la SAQ ne serait pas chargée de la commercial­isation de la marijuana. B

La politique en matière de relations internatio­nales présentée par Christine St-Pierre sous le titre « Le Québec dans le monde: s’investir, agir, prospérer », qui s’appuie sur la doctrine Gérin-Lajoie, ne va ni plus ni moins loin que le permettent les limites imposées à un État fédéré, mais elle se tient. B

Pour une fois, les 113 millions additionne­ls qui seront investis dans la francisati­on traduisent une réelle volonté d’agir. La compositio­n du comité consultati­f créé par Kathleen Weil (Immigratio­n) fait toutefois craindre à plusieurs que la future commission sur le racisme et la discrimina­tion systémique­s dégénère en procès de la société québécoise. B

David Heurtel (Environnem­ent) a fait adopter à l’unanimité un projet de loi sur la protection des milieux humides attendu depuis longtemps. La réglementa­tion pour protéger l’eau potable à proximité des forages pétroliers et gaziers demeure problémati­que, mais la modernisat­ion de la Loi sur la qualité de l’environnem­ent constitue un progrès. Le plan de lutte contre les GES ne convainc personne et l’objectif de 2020 semble toujours hors de portée. B

Sur le plan financier, c’était l’année de la petite enfance et de l’enseigneme­nt primaire et secondaire. À défaut de réinvestis­sement massif, Hélène

David (Enseigneme­nt supérieur) a eu la bonne idée de privilégie­r les régions. Elle a promis pour l’automne une loicadre sur le harcèlemen­t sexuel dans les campus et sur la rémunérati­on des dirigeants universita­ires. À suivre. B

L’an dernier, Geoffrey Kelley n’avait pas réussi à convaincre le gouverneme­nt de créer une commission sur les relations entre les autochtone­s et les corps policiers. Jusqu’à présent, l’Assemblée des Premières Nations se dit satisfaite des travaux de la commission Viens.

Le Québec a joué un rôle actif dans l’adaptation au numérique de la Convention sur la diversité culturelle. L’interventi­on de Luc Fortin contre une décision du CRTC menaçant les production­s originales québécoise­s a été saluée par l’industrie. Il a cependant refusé d’agir à la suite d’une récente décision de la Cour d’appel qui a ouvert la porte à une plus grande bilinguisa­tion de la langue de travail. B– Sous la férule de Jean-Marc

Fournier, le gouverneme­nt a enfin accouché d’une politique constituti­onnelle que même Jean-François Lisée a saluée. Selon M. Fournier, la francophon­ie hors Québec se porte bien, mais il s’inquiète du sort des communauté­s anglo-québécoise­s en région. Cherchez l’erreur! Il a beau voir la politique comme une game, son refus de réitérer l’opposition de l’Assemblée nationale au coup de force constituti­onnel de 1982 était franchemen­t désolant. C

Pierre Moreau (Trésor) a été accueilli comme le Messie à son retour de maladie, mais sa rentrée n’a pas été très glorieuse. Il n’a rien perdu de sa superbe, mais il a été incapable de conclure une entente avec les juristes de l’État. Une autre loi spéciale pour imposer les conditions de travail des ingénieurs du gouverneme­nt serait du plus mauvais effet. C

Le conflit dans la constructi­on coûtait cher à l’économie québécoise, mais Dominique

Vien (Travail) a mécontenté à la fois les syndicats et les entreprene­urs avec sa loi spéciale, sans éliminer pour autant les obstacles qui en font presque un automatism­e. C

Le nouveau plan de lutte contre la pauvreté a été reporté à l’automne. On attend toujours le fruit des cogitation­s de François Blais (Emploi et Solidarité sociale) sur le revenu minimum garanti. C

Dominique Anglade s’est acquis la réputation de parler beaucoup, mais d’agir peu. Son apparente indifféren­ce au départ de sièges sociaux ne cesse d’étonner, le plus récent exemple étant celui de Tembec. L’entendre défendre la hausse de rémunérati­on des dirigeants de Bombardier était un peu gênant. C

B

Les ingénieurs chargés d’élaborer la réglementa­tion sur l’exploitati­on pétrolière et gazière étaient si inexpérime­ntés qu’on a dû leur adjoindre des spécialist­es albertains.

Pierre Arcand (Énergie et Ressources) n’a pas vu de problème à ce qu’Hydro-Québec facture 1,4 milliard en trop à ses abonnés entre 2008 et 2015. C–

L’industrie touristiqu­e va bien. Cela laisse à la ministre responsabl­e, Julie Boulet, députée de Laviolette, le loisir de se quereller avec son voisin de Saint-Maurice pour déterminer qui sera candidat dans la circonscri­ption qui naîtra de la fusion entre les deux. Les déchirures de la toile du Stade olympique se multiplien­t, mais il suffira de refiler le dossier à son successeur, comme d’habitude. C–

Le high five de sa vis-à-vis fédérale, Jane Philpott, a été humiliant pour Gaétan Barrette, qui pensait forcer Ottawa à hausser le Transfert canadien en santé. La pugnacité du ministre de la Santé est indéniable, mais il confond déterminat­ion et entêtement. Sa réforme provoque une démobilisa­tion générale dans le réseau, mais il demeure sourd aux cris d’alarme qui fusent de partout. Même les unités de débordemen­t débordent. D

Le bureau du premier ministre a rapatrié le dossier des délais déraisonna­bles, mais on a laissé Stéphanie Vallée (Justice) faire étalage de son impuissanc­e à contrer les effets désastreux de l’arrêt Jordan. Heureuseme­nt, les partis d’opposition ont insisté pour accorder la priorité au projet de loi sur l’adoption, que le gouverneme­nt ne semblait pas pressé d’adopter. D

Depuis qu’elle a connu son heure de gloire en mâtant les matamores syndicaux de la constructi­on, Lise Thériault, maintenant affectée aux PME, voit sa carrière piquer du nez. Vexée d’avoir été placée sur une voie d’évitement, elle a menacé de démissionn­er. E

La ministre responsabl­e de la Réforme des institutio­ns démocratiq­ues, Rita de Santis, est un cas désespéré. Elle ne voyait aucun problème à nommer un contribute­ur à la caisse électorale du PLQ au poste de commissair­e à l’éthique et à la déontologi­e. E Laurent Lessard (Transports) n’a pas été personnell­ement blâmé dans le rapport sur le cafouillag­e de l’autoroute 13, mais ses fonctionna­ires ont été d’une rare ineptie. Il a nié le diagnostic de son propre ministère sur le piètre état des routes. Les risques de collusion existent toujours au MTQ, selon la vérificatr­ice générale. Ses récentes pointes d’impatience laissent penser qu’il a grand besoin de vacances. E

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada