Guilbeault (toujours) au front du jazz
Avec Wampum-Kaionn’i, le musicien met en musique les mots d’Yves Sioui Durand
On le sait trop peu, mais le contrebassiste, compositeur et chef de bande Normand Guilbeault est un grand musicien de jazz. Point. Il est ainsi parce que contrairement à beaucoup, beaucoup de ses homologues, il n’a jamais oublié que le jazz est notamment une musique de combat. Qu’il n’est pas une musique d’ambiance, gentille, proprette, toute lisse qui rassure le branché. Qu’il est une musique qui doit prendre en compte le tragique qui n’est rien de moins que l’ADN de l’Histoire.
Cela souligné, on ne sera pas étonné d’apprendre que son héros parmi les héros du jazz n’est nul autre que Charles Mingus. Comme lui, Guilbeault est habité par l’indignation, par la volonté d’étouffer les injustices, par le refus prononcé du chacun pour soi. Depuis une trentaine d’années maintenant, il a conjugué son art avec la révolte, la solidarité et la mise en relief de bien des fracas sociaux et politiques.
Après avoir repris à son compte les oeuvres de Mingus, mis en musique celles de Jack Kerouac, voilà que depuis plusieurs années il s’applique avec constance, doigté et grande sensibilité à mettre en lumière les cultures amérindiennes, les légendes amérindiennes, les vies amérindiennes. Ce qu’il entend faire le 22 juin à la Cinquième salle de la Place des Arts, où il va clôturer le Printemps autochtone d’Art3 avec son spectacle intitulé Wampum-Kaionn’i.
En fait, ce spectacle est une coopération entre Guilbeault et Yves Sioui Durand. Ce dernier interprète les textes qu’il a écrits et mis en scène, le premier ayant composé et arrangé les pièces qui seront jouées par le quartet Kawandak, qui signifie, a-t-on appris, «épinette blanche». Dans le communiqué, il est précisé, heureusement, que les wampums «sont des ceintures tissées de perles qui servaient aux échanges, à la diplomatie entre nations autochtones, ainsi qu’aux cérémonies de réparation et de condoléances».
Il est également précisé que le spectacle va se décider en quatre wampums : «un chant des morts, un chant pour entendre à nouveau, une cage pour dénouer la gorge et un chant pour redresser l’arbre tombé». Cela étant, Kawandak est formé, outre Guilbeault au chant et à la contrebasse, d’Annie Poulain aux claviers et au chant, Sylvain Provost à la guitare et au chant, et Claude Lavergne à la batterie et au chant également.
Enfin, on retiendra que Wampum-Kaionn’i est une production d’Ondinnok, qui s’avère la première compagnie de théâtre amérindien francophone au Canada et qui a trente ans d’existence.
Sonny Rollins vient de léguer ses archives dit-on extrêmement riches au Schomburg Center for Research in Black Culture de la New York Public Library. Outre des enregistrements inédits et une volumineuse correspondance, ses archives proposent une masse imposante de documents visuels, dont beaucoup de photos prises par Rollins.
Il y a quelques mois de cela, un documentaire passionnant avait été consacré à Nina Simone — What Happened Miss Simone?. Puis il y a eu des rééditions. Et voilà que samedi soir, au Upstairs, la chanteuse montréalaise Nadia Theobal va lancer son album Misunderstood — Tribute to Nina Simone accompagnée par un quartet. Premier spectacle à 20h30.
La chanteuse Dianne Reeves, la pianiste Joanne Brackeen, le producteur Todd Barkan et le guitariste Pat Metheney ont été nommés membres du prestigieux National Endowment for the Arts.