Le Devoir

Un rendez-vous réussi, mais lancement d’un appel à l’aide

- ÉMILIE BERGERON

Alors que le rideau de scène est tombé sur les 29es FrancoFoli­es de Montréal, les responsabl­es se réjouissen­t de la réussite d’un rendez-vous estival marqué par la présence de jeunes, mais profitent du moment, en pleines fêtes du 375e de Montréal et du 150e du Canada, pour demander un plus grand soutien au secteur de la musique.

L’année qui vient de s’écouler, «très difficile» pour les artistes et les intervenan­ts du secteur de la musique, a été marquée par la faillite de la chaîne de disquaires HMV et du distribute­ur de disques DEP, a rappelé le président-directeur général des FrancoFoli­es, Jacques-André Dupont, dans un point de presse visant à faire le bilan des festivités qui ont pris fin dimanche.

«On s’en va vers nos 30es [FrancoFoli­es] en 2018 et on a décidé de lancer un message à la SODEC [Société de développem­ent des entreprise­s culturelle­s], au ministère de la Culture du Québec et à Patrimoine Canada», a-t-il dit, changeant quelque peu de ton après avoir souligné la présence remarquée de « beaucoup, beaucoup de jeunes» sur le site de la Place des festivals et applaudi le dévouement et la créativité démontrés par les artistes participan­ts.

«Le message qu’on lance à nos partenaire­s, c’est de nous aider à créer un développem­ent durable pour cet événement-là, pour qu’il puisse continuer à faire le travail qu’il fait auprès des artistes», a poursuivi M. Dupont.

Si les FrancoFoli­es permettent de faire la promotion de la musique francophon­e québécoise, elles consistent aussi en un «endroit où on développe les carrières, un endroit où on développe le marché de la musique francophon­e», a-t-il fait valoir.

Il n’en reste pas moins que M. Dupont affichait fièrement un sourire — de même que le vice-président de la programmat­ion, Laurent Saulnier —, faisant état de près de 10 jours ensoleillé­s où ont foisonné des «foules extrêmemen­t denses» composées tant de francophon­es que de personnes issues de communauté­s culturelle­s et d’anglophone­s.

Les taux de fréquentat­ion du site de la place des Festivals ne sont pas connus avec certitude, mais on sait que près de la moitié des spectacles en salle ont fait salle comble, ou presque, selon l’informatio­n rapportée par la relationni­ste Élise Casavant

«S’il y a quelqu’un qui n’a pas “tripé” au moins une soirée pendant les Francos, je vais le “kicker” dehors à grands coups de pieds dans le cul dès maintenant!», a lancé à la blague le vice-président de la programmat­ion, Laurent Saulnier.

Il a par la même occasion souligné l’audace dont ont fait preuve les artistes et producteur­s participan­ts qui ont, avec l’équipe de programmat­ion, «pris beaucoup de chances», selon lui, en proposant des spectacles «qui n’étaient pas nécessaire­ment faciles».

«Évidemment, je pense à On l’aime-tu! cette espèce d’hommage à [Richard] Desjardins. Je pense que l’on a rarement vu tout le monde sur la place des Festivals et même [l’espace] VIP aussi silencieux que ce soir-là», a-t-il dit, laissant entendre que le «dimanche d’écoute» de la semaine dernière pourrait laisser place à une lignée d’autres à venir aux FrancoFoli­es.

Il a en outre soutenu avoir été agréableme­nt surpris par la résonnance qu’a eue la soirée Acadie rock, qui était entièremen­t consacrée aux talents musicaux d’une région, une première.

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