Le Devoir

Un homme a été abattu après avoir fait exploser une valise dans une gare à Bruxelles

- CLÉMENT ZAMPA à Bruxelles

L’auteur présumé d’une «attaque terroriste» a été abattu par des soldats belges après une explosion au sein de la gare de BruxellesC­entral mardi soir, un acte qui n’a fait aucun blessé, mais qui s’ajoute à une vague d’attentats djihadiste­s dans plusieurs pays européens.

Vers 20h50, des militaires qui circulaien­t dans la gare, l’une des plus grandes de la Belgique, ont «neutralisé avec des coups de feu» le suspect, a indiqué un porte-parole de la police belge, Peter De Waele. Son décès a été annoncé peu après minuit par le parquet fédéral belge.

Eric Van Der Sypt, le porte-parole de cette institutio­n chargée de ce type d’affaires et qui a rapidement été saisie après les faits, avait précisé dans la soirée que l’incident était « considéré comme une attaque terroriste».

Selon un témoin, le suspect a crié «Allahou Akbar » («Dieu est le plus grand» en arabe) juste avant l’explosion, selon la police.

Vers 23 h, l’homme était toujours au sol, immobile. Le service de déminage vérifiait la présence éventuelle d’explosifs sur lui. Une petite explosion a été entendue vers 00h40 par un journalist­e de l’AFP. Elle avait été annoncée par le centre de crise belge, qui avait évoqué sur Twitter la « possibilit­é d’une explosion contrôlée».

Panique générale

La gare a été bouclée par les forces de l’ordre et évacuée, ce qui a provoqué un « réel mouvement de panique», selon un porte-parole d’Infrabel, le gestionnai­re du réseau ferroviair­e belge. « Des gens traversaie­nt des voies », a raconté le porte-parole. Tout le trafic ferroviair­e a été interrompu.

La «petite explosion», selon les termes utilisés par les autorités, semblait provenir d’une valise, selon un témoin. Des photos sur les réseaux sociaux montraient une gerbe de feu de plusieurs mètres dans les couloirs de la gare, apparemmen­t peu fréquentés.

«À l’entresol, quelqu’un criait. J’ai pas prêté attention. Puis il a crié “Allahou Akbar”. Et là, il a fait exploser le trolley [valise à roulettes] »,a déclaré Nicolas Van Herrewegen, témoin direct de la scène, agent de triage de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB).

«C’était pas vraiment une grande explosion, mais l’impact était pas mal. Les gens sont partis en courant », a témoigné l’agent de triage.

Le premier ministre belge, Charles Michel, a convoqué un conseil de sécurité mercredi à 9h.

L’imposant périmètre de sécurité a été réduit après minuit dans la gare, située en plein centre de Bruxelles et à quelques centaines de mètres de la célèbre Grand-Place de Bruxelles, a constaté un journalist­e de l’AFP.

Circulatio­n difficile

La circulatio­n des trains a été suspendue dans la capitale belge et des lignes de bus ont été déviées du centre-ville. Le métro était gratuit pour aider les gens à rentrer chez eux. Quelque 60 000 passagers prennent le train chaque jour à la gare de Bruxelles-Central, mais l’heure de pointe était passée au moment de l’incident.

Elisa Roux, porte-parole de la SNCB, la compagnie ferroviair­e belge, a estimé qu’une « centaine de personnes ont été évacuées » de la gare à la suite de l’explosion.

«Dès qu’on a entendu la déflagrati­on, un périmètre de sécurité a été mis en place, a-t-elle expliqué. Il y a des gens qui pleuraient, il y a des gens qui criaient. Ils ont bien sûr été un peu choqués. »

Cet acte survient dans un contexte de multiplica­tion des attaques terroriste­s djihadiste­s en Europe ces derniers mois, en particulie­r au Royaume-Uni, récemment frappé à Londres et à Manchester, et en France.

Lundi après-midi, un homme avait tenté de percuter avec sa voiture un fourgon de la gendarmeri­e sur les Champs-Élysées à Paris, non loin de l’endroit où un policier avait été tué par un djihadiste il y a deux mois. Il est décédé dans l’accident qu’il a provoqué.

Bruxelles avait été touchée le 22 mars 2016 par des attentats revendiqué­s par l’organisati­on État islamique (EI). Des djihadiste­s s’étaient fait exploser dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles, faisant 32 morts.

L’enquête avait montré qu’ils appartenai­ent à la même cellule que celle qui a frappé Paris le 13 novembre 2015, faisant 130 morts.

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EMMANUEL DUNAND AGENCE FRANCE-PRESSE Un policier belge met en place un cordon de sécurité à l’extérieur de la gare centrale.

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