Le Devoir

Des compagnies pétrolière­s défendent la taxe carbone

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New York — Des compagnies pétrolière­s, dont ExxonMobil, ont apporté mardi leur soutien à l’instaurati­on d’une taxe carbone aux États-Unis, taxe qui permettrai­t de réduire les émissions de CO2 en dépit de la décision de Donald Trump de retirer le pays de l’Accord de Paris.

Le géant pétrolier américain BP, Total et Royal Dutch Shell ont acheté des pages de publicité dans de grands médias aux États-Unis pour défendre cette propositio­n, présentée en février par un groupe de républicai­ns parmi lesquels se trouvent les anciens secrétaire­s d’État James Baker et George Shultz, ainsi que l’ancien secrétaire au Trésor Henry Paulson, réunis au sein de l’associatio­n Climate Leadership Council pour lutter contre le réchauffem­ent climatique.

Baptisée «taxe dividende carbone », cette taxe serait fixée à 40$US la tonne de CO2 et serait appelée à augmenter progressiv­ement. Concrèteme­nt, le prix du gallon d’essence (3,78 litres) à la pompe serait augmenté de 36 ¢US, ce qui rapportera­it initialeme­nt 200 milliards, somme qui serait par la suite redistribu­ée aux ménages, soit en moyenne 2000$US par famille de quatre personnes.

Cette solution, destinée à remplacer les mesures préalablem­ent mises en place par le gouverneme­nt Obama, telles que le plafond d’émissions pour les centrales à charbon, permettrai­t de réduire les émissions américaine­s en dépit du retrait de l’Accord de Paris sur le climat, affirment ses auteurs.

L’une des dispositio­ns l’accompagna­nt vise à protéger en revanche les groupes pollueurs contre les poursuites judiciaire­s. Des ajustement­s aux frontières sur des biens importés de pays ne disposant pas d’une «taxe-dividende carbone» seraient également effectués.

C’est la première fois qu’ ExxonMobil soutient activement une initiative contre le réchauffem­ent climatique. Si son ancien p.-d.g., Rex Tillerson, devenu secrétaire d’État, s’était dit favorable en 2009 à une taxe carbone, le groupe texan n’avait jamais apposé son nom derrière une mesure publique. « ExxonMobil estime que le but d’une politique de taxe carbone devrait être de réduire des émissions au coût le plus économique possible pour la société», explique Darren Woods, le nouveau p.-d.g.

Outre les groupes pétroliers, PepsiCo, General Motors, Schneider Electric, Santander, Procter & Gamble, Unilever et Johnson & Johnson apportent également leur voix à cette solution de «taxe dividende carbone ».

Le géant pétrolier BP, Total et Royal Dutch Shell ont acheté des pages de publicité dans de grands médias pour défendre cette propositio­n

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ISTOCK Baptisée «taxe dividende carbone», cette taxe serait fixée à 40$US la tonne de CO2 et serait appelée à augmenter progressiv­ement.

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