Un deuxième ministre quitte le cabinet Macron
Deux ministres français fragilisés par des accusations de favoritisme et d’emplois fictifs ont renoncé à leur poste, à peine un mois après avoir été nommés par Emmanuel Macron, qui a fait de l’exemplarité en politique une priorité.
Après son succès dimanche aux législatives, le nouveau président français travaille actuellement à un remaniement ministériel qui devait à l’origine être limité et «technique». De facto, il est devenu substantiel.
Sylvie Goulard, ministre des Armées, a annoncé mardi à la surprise générale qu’elle ne souhaitait plus participer au gouvernement du premier ministre Édouard Philippe. Emmanuel Macron a entériné le départ de cette ex-eurodéputée, une Européenne convaincue entrée le 17 mai dans son équipe.
Une confiance malmenée
Le chef de l’État «a entrepris de restaurer la confiance dans l’action publique», a souligné l’ex-ministre qui avait notamment commencé à travailler sur le chantier du renforcement de la défense européenne.
Son «entreprise de redressement doit l’emporter sur toute considération personnelle», a-telle ajouté. Elle a expliqué démissionner pour pouvoir « démontrer librement [sa] bonne foi » dans une enquête judiciaire visant des emplois fictifs au sein du parti centriste MoDem, auquel elle appartient.
Avant Mme Goulard, un autre ministre avait jeté l’éponge lundi.
Richard Ferrand, ex-socialiste rallié dès la première heure au camp Macron, a accepté à la demande d’Emmanuel Macron de renoncer à ses fonctions de ministre de la Cohésion des territoires (incluant le logement) pour briguer à l’Assemblée nationale la présidence du groupe parlementaire du parti présidentiel La République en marche (LRM).
M. Ferrand est visé par une enquête préliminaire de la justice française pour des soupçons de favoritisme dans une opération immobilière. Niant toute opération illégale, il avait refusé de démissionner avant les législatives et a été réélu dimanche député.
Après une campagne présidentielle entachée par les affaires et face à la défiance des Français vis-à-vis de leurs élus, Emmanuel Macron a décidé de s’attaquer d’emblée à la moralisation de la vie politique. Un projet de loi destiné à renforcer les règles d’éthique a été présenté la semaine passée.