Le Devoir

Faisons école ensemble – suite

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M. Rocher, je sais qu’on ne peut tout dire dans un court article (« Faisons école ensemble », 19 juin 2017). Mais, sans nier la pertinence de plusieurs de vos propos que j’avalise, je ne peux m’empêcher de déplorer les absences importante­s dans votre lettre.

Pour expliquer la piètre performanc­e actuelle des écoles, pas un mot sur le fonctionna­risme des commission­s scolaires, sur la rigidité parfois des syndicats, sur le manque d’argent de l’école publique qui ne sera pas réglé par l’arrêt des subvention­s aux écoles privées (au contraire: ce que paient actuelleme­nt les parents du privé devra être déboursé par l’État). Sans compter la mauvaise réforme centrée sur les compétence­s transversa­les, la politique trop rigide d’intégratio­n à tout prix dans les classes ordinaires, la politique de non-redoubleme­nt longtemps prônée.

De manière plus générale, enlever les subvention­s aux écoles privées en limiterait l’accès aux seules familles riches, limitant d’autant le droit des parents (droit fondamenta­l, quoique non illimité, je veux bien) au choix d’une école pour leurs enfants. Il y a ici deux principes à sauvegarde­r: égalité des chances et libre choix. Il faut forcément trouver un compromis et non supprimer l’une des deux options.

Ne pourrait-on pas avoir une vision moins univoque et abstraite du système d’éducation? Au lieu d’opposer écoles publiques et écoles privées, imaginer un système à deux réseaux? Au lieu d’uniformise­r les écoles et de centralise­r l’administra­tion, donner le plus possible d’autonomie à l’établissem­ent : direction, enseignant­s, parents, voire élèves ? Au lieu d’un syndicat aux objectifs contradict­oires, créer un ordre profession­nel des enseignant­s comme cela existe dans presque toutes les autres profession­s ? Guy Durand, professeur émérite de l’Université de Montréal Dunham, le 20 juin 2017

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