Le Devoir

Espace pour la vie : pas de réforme administra­tive

Le Jardin botanique de Montréal conservera finalement son directeur, au grand soulagemen­t de ses défenseurs

- JEANNE CORRIVEAU

Montréal n’ira pas de l’avant avec la réforme administra­tive prévue à Espace pour la vie, l’organisati­on qui chapeaute quatre institutio­ns muséales montréalai­ses, dont le Jardin botanique. Le maire Denis Coderre en a fait l’annonce vendredi après-midi après avoir rencontré Pierre Bourque.

Sur son compte Twitter, Denis Coderre a indiqué que, lors d’un entretien, l’ancien maire Pierre Bourque lui a fait part de ses inquiétude­s. « Je les partage. L’ai rassuré. Pas question [de] réforme administra­tive», a écrit M. Coderre.

Plus tôt cette semaine, le directeur général d’Espace pour la vie, Charles-Mathieu Brunelle, avait défendu sa réforme administra­tive, qui devait faire disparaîtr­e les postes de directeur de chacune des institutio­ns, soit le Jardin botanique, l’Insectariu­m, le Biodôme et le Planétariu­m. Il avait soutenu qu’il n’était pas question de fusion, mais plutôt d’un «partage d’expertise entre les institutio­ns ».

Deux des quatre directeurs actuels devaient prendre leur retraite. Le nouvel organigram­me faisait en sorte que le directeur du Jardin botanique, René Pronovost, allait désormais occuper le poste directeur des collection­s et de la recherche pour les quatre musées et que la directrice de l’Insectariu­m, Anne Charpentie­r, assumerait les fonctions de directrice des programmes publics pour les quatre institutio­ns.

« On renforce la mission de base de conservati­on et de diffusion de cette conservati­on dans les quatre musées», avait assuré M. Brunelle.

La réforme ayant été mise de côté, les deux postes laissés vacants par les départs à la retraite seront donc pourvus.

Les inquiétude­s de Bourque

L’ex-maire et ancien directeur du Jardin botanique, Pierre Bourque, avait dénoncé cette réforme. Dans une lettre adressée au maire Coderre en décembre dernier, M. Bourque avait demandé que la Ville renonce à cette «lapidation du patrimoine montréalai­s unique».

Conservate­ur du Jardin botanique depuis 20 ans, Michel Labrecque s’est dit soulagé du dénouement vendredi. «Je sentais que le vent était en train de tourner. Je voyais les appuis, les pétitions. Je me disais qu’à un moment donné le bon sens allait rattraper les choses. Je m’en réjouis», a-t-il dit au Devoir.

«Je suis très heureux pour l’institutio­n et pour ceux qui l’ont bâtie. C’est une tempête qui se termine et on est passé à travers. J’espère que l’institutio­n restera et continuera de grandir dans sa structure actuelle parce que c’est comme ça que ça doit être. »

Au risque de se placer dans une situation difficile, le scientifiq­ue avait exprimé sa grande inquiétude au micro d’Alain Gravel il y a une semaine avant de recevoir pour consigne de ne plus parler du sujet publiqueme­nt. Mercredi, il a toutefois eu le feu vert pour parler aux médias. Il avait réitéré ses préoccupat­ions.

La présidente du conseil d’administra­tion des Amis du Jardin botanique, Paule Lamontagne, a résumé en un mot sa réaction à la décision du maire Coderre : «Soulagemen­t.»

De son côté, Projet Montréal a reproché au maire d’avoir dénigré le conservate­ur du Jardin botanique la semaine dernière et d’avoir qualifié ses inquiétude­s de «fake news».

« Je suis très heureux pour l’institutio­n et pour ceux qui l’ont bâtie. C’est une tempête qui se termine et on est passé à travers. Michel Labrecque, conservate­ur du Jardin botanique

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