Le Devoir

Deux gars, une fille

Alexandra Lamy incarne une indécise maladive avec deux fiancés sur les bras

- MANON DUMAIS

L’EMBARRAS DU CHOIX

Comédie sentimenta­le d’Éric Lavaine. Avec Alexandra Lamy, Arnaud Ducret, Jamie Bamber, Anne Marivin, Sabrina Ouazani, Lionel Astier, Jérôme Commandeur et Arnaud Henriet. France, 2017, 95 minutes.

Depuis le décès de sa mère lorsqu’elle était adolescent­e, Juliette (Alexandra Lamy), 40 ans, compte sur son père restaurate­ur (Lionel Astier), Joëlle (Anne Marivin), sa copine coiffeuse, et Sonia (Sabrina Ouazani), sa copine styliste, pour prendre la moindre décision. Récemment larguée par son petit ami (Arnaud Henriet), l’indécise chronique se retrouve avec deux fiancés qu’elle doit épouser le même jour après une suite de quiproquos arrangés avec le gars des vues : un chef cuisinier français (Arnaud Ducret) et un banquier écossais (Jamie Bamber).

Réalisateu­r de comédies aussi inoffensiv­es qu’insignifia­ntes (Poltergay, Bienvenue à bord, Barbecue), Éric Lavaine reprend Alexandra Lamy, qu’il avait dirigée dans le banal Retour chez ma mère, et la place au coeur d’une intrigue sentimenta­le poussive et artificiel­le. Empruntant à la comédie de filles à l’américaine et à la comédie sentimenta­le britanniqu­e, Lavaine, secondé par ses coscénaris­tes Laurent Turner et Laure Hennequart, à qui l’on doit l’improbable thriller La marque des anges de Sylvain White, livre un fade produit hybride qui rate sa cible sur toute la ligne.

Lorsqu’elle ne court pas d’un Roméo à l’autre, tous deux apparaissa­nt de plus en plus ternes d’une scène à l’autre, Juliette demande vainement conseil à ses copines, deux clichés en talons hauts, la première coincée avec son boulet de mari (Jérôme Commandeur), la seconde qui s’envoie en l’air avec tout ce qui bouge — avec une braguette ou pas. Écrit maladroite­ment, le récit télégraphi­e le moindre de ses revirement­s.

Ponctué de lourds « running gags », L’embarras du choix trace un portrait embarrassa­nt d’une quadragéna­ire où l’on effleure laborieuse­ment les thèmes de la fatalité, du couple, du complexe d’OEdipe, de la transmissi­on, de la filiation et du passage à la vie adulte. Qui embrasse trop mal étreint, comme on dit... Et le pire dans tout ça, c’est que l’héroïne est si peu attachante que l’issue du récit nous indiffère au plus haut point. Au moins, on nous balance quelques jolies cartes postales d’Auvergne et d’Écosse.

 ?? AZ FILMS ?? Alexandra Lamy renoue avec le réalisateu­r Éric Lavaine.
AZ FILMS Alexandra Lamy renoue avec le réalisateu­r Éric Lavaine.

Newspapers in French

Newspapers from Canada