Le Devoir

Au-delà de la Sagouine

- AMÉLIE GAUDREAU

C et été, les visiteurs qui se rendront au pays de la Sagouine, à Bouctouche, ne verront pas l’actrice Viola Léger interpréte­r le personnage emblématiq­ue de sa carrière. Elle a dû raccrocher ses «hardes» de Sagouine définitive­ment à la suite d’un accident vasculaire cérébral survenu en janvier dernier, lequel a affecté sa vue et sa mémoire. Ce documentai­re de Rodolphe Caron, sorti à peine quelques mois avant ce malheureux événement, qui dresse un portrait chaleureux et intimiste de cette grande dame acadienne du théâtre, nous la montre d’ailleurs en répétition en 2015, fébrile avant une nouvelle série de représenta­tions de la pièce qui l’a rendue célèbre et qu’elle a jouée plus de 3000 fois. L’attachante comédienne octogénair­e, une ancienne religieuse et enseignant­e née aux États-Unis de parents acadiens et arrivée dans le métier «sur le tard», en autodidact­e, à l’aube de la quarantain­e, se confie sur sa riche vie d’artiste, bien au-delà du personnage qu’elle a porté pendant 45 ans, à travers ses archives personnell­es, mais aussi des rencontres de personnes significat­ives de son existence bien remplie. On y croise d’anciennes collègues religieuse­s de l’Académie Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, où elle a développé sa passion pour le théâtre, et son ex-collègue sénateur (elle a siégé au Sénat canadien de 2001 à 2005) et acteur Jean Lapointe, qui l’envie de pouvoir encore se produire sur scène. Elle lui répond que le corps a parfois du mal à suivre… Ce sera finalement ce corps qui sonnera l’heure de la retraite. Ce bilan au crépuscule de sa carrière rend hommage de belle façon à cette dame d’exception. Simplement Viola Artv, dimanche, 19 h

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