La mort de six baleines est « très préoccupante »
Ce phénomène survenu dans le golfe du Saint-Laurent est sans précédent, selon Pêches et Océans Canada
Une opération de recherche et d’enquête scientifique de grande ampleur est en cours dans le golfe du Saint-Laurent, afin de découvrir ce qui a provoqué la mort d’au moins six baleines noires, une situation sans précédent pour cette espèce en voie de disparition.
Dans le cadre d’une séance d’information organisée lundi, Pêches et Océans Canada a souligné que ces mortalités recensées en l’espace de quelques jours sont « très préoccupantes » et constituent un phénomène « sans précédent ».
Il faut dire qu’on recense habituellement moins de trois carcasses chaque année pour l’ensemble de la population. Ces six baleines mortes représentent donc déjà plus du double de la moyenne annuelle, alors que la saison estivale débute à peine.
Qui plus est, le ministère a prévenu que le nombre de baleines retrouvées mortes au cours des derniers jours pourrait augmenter. Il est en effet très difficile de comptabiliser précisément le nombre d’animaux, en raison de l’étendue d’eau à surveiller pour les retrouver.
Des avions de la garde côtière ont d’ailleurs été mobilisés pour réaliser un inventaire précis, dans un secteur du golfe compris essentiellement entre le Nouveau-Brunswick et les îles de la Madeleine. Toutes les carcasses de baleines noires ont été aperçues dans cette zone.
C’est donc dans cette région que Pêches et Océans a dépêché des navires, dans le but d’échantillonner les cétacés. Des émetteurs ont aussi été fixés sur trois baleines, afin de pouvoir les retrouver plus facilement. Les scientifiques espèrent en effet remorquer au moins un animal jusqu’à la terre ferme, dans le but de réaliser une nécropsie.
Morts inexpliquées
Ces efforts sont nécessaires, a expliqué le gouvernement fédéral, afin d’obtenir les informations qui pourraient permettre de déterminer les causes de ces décès. Certains ont évoqué lundi la possibilité que des biotoxines produites par des algues puissent avoir provoqué la mort des baleines.
En 2008, une infestation particulièrement importante d’algues très toxiques dans le Saint-Laurent avait provoqué la mort de plusieurs animaux, dont des mammifères marins. Pêches et Océans a toutefois souligné lundi qu’il est «trop tôt» pour préciser les raisons des mortalités des baleines noires.
Chose certaine, ces décès constituent une très mauvaise nouvelle pour l’espèce. La baleine noire de l’Atlantique nord est en effet classée « en voie de disparition » par le gouvernement canadien. Il reste à peine 500 de ces baleines, qui vivent essentiellement le long de la côte est américaine, mais qui sont aussi aperçues dans le golfe du Saint-Laurent. Les mortalités des derniers jours représentent donc plus de 1% d’une population très menacée.
La baleine noire, qui semble être de plus en plus présente dans le Saint-Laurent, est en outre particulièrement vulnérable aux empêtrements, mais aussi aux collisions avec les navires, puisqu’elle nage lentement et demeure longtemps en surface.
Ces décès constituent une très mauvaise nouvelle pour l’espèce