Le Devoir

Réforme électorale : Justin Trudeau a raison !

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C’est justement parce que le scrutin proportion­nel conduirait au morcelleme­nt des grands partis politiques, comme le craint Justin Trudeau, que les Canadiens, dans toute cette diversité si chère au premier ministre, devraient l’exiger !

Un scrutin proportion­nel rend caduc le parti généralist­e, ou «big-tent party», dont la fonction est d’échafauder une plateforme amalgamant des politiques récoltées à droite et à gauche en vue d’hameçonner des électeurs au-delà du bassin habituel. Peu importe qu’au lendemain de l’élection, le premier ministre puisse tranquille­ment s’atteler à renier les promesses qui lui pèsent.

Par contre, un scrutin proportion­nel fait en sorte que la diversité des points de vue demeure au Parlement. Elle ne peut pas être gommée par le premier ministre. C’est bien là toute la différence!

Au lieu de monter des spectacles­leurres en guise de campagnes électorale­s, les partis politiques, actuels et futurs, devront renouveler leur approche pour composer avec un scrutin proportion­nel. Alors qu’actuelleme­nt, presque cinquante pour cent des votes n’élisent aucun représenta­nt, l’objectif même du scrutin proportion­nel est de représente­r fidèlement la plus vaste proportion des votes par l’élection d’un député.

Plutôt que de générer cynisme et désaffecti­on des citoyens, on peut envisager un renouvelle­ment de l’intérêt envers la politique quand la compositio­n de la députation est véritablem­ent représenta­tive des préoccupat­ions des Canadiens et que cette influence s’immisce dans les travaux des comités parlementa­ires.

Trop difficile à gérer, cette diversité, pour Justin Trudeau ? Line Bonneau Montréal, le 28 juin 2017

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