Le Devoir

Le Cirque Alfonse lance Tabarnak

- CAROLINE MONTPETIT

C’est une histoire de cirque familial à l’envers. Dans la genèse du Cirque Alfonse, ce sont les enfants qui ont initié leurs parents au cirque. Et non le contraire.

Antoine Carabinier Lépine a étudié à l’École nationale de cirque et sa soeur Julie en danse contempora­ine avant qu’ils ne fondent ensemble le Cirque Alfonse, qui présente cet été Tabarnak, son nouveau spectacle, à la Tohu.

Puis, ils décident d’y associer leur père de 60 ans, Alain Carabinier, jusque-là poseur de papier peint, qui a toujours rêvé de faire de la scène. Leur mère, Louise Lépine, s’occupe de l’administra­tion.

Aujourd’hui, les parents ont pris un peu de recul face à l’aventure circassien­ne, mais le Cirque Alfonse poursuit sa lancée, très inspirée de l’univers traditionn­el québécois. La famille Carabinier Lépine n’est-elle pas issue de Saint-Alphonse-Rodriguez, dans la région de Lanaudière, bastion de la musique traditionn­elle québécoise ?

«On a grandi dans cette ambiance, dit Antoine Carabinier Lépine. Ma soeur et moi, on chantait des chansons à répondre. On se tenait avec des gens de musique trad au secondaire. Avec le Cirque Alfonse, on voulait garder ces racines-là.»

Le Cirque Alfonse, auquel se sont greffés depuis plusieurs autres artistes, puise, pour chacun de ses spectacles, dans un aspect du folklore québécois. Leur premier spectacle, Timber, s’inspirait de l’univers des camps de bûcherons. Barbu évoquait le monde de Louis Cyr, des fêtes foraines, avec ses hommes forts. Tabarnak plonge dans l’environnem­ent de l’église, moins du point de vue religieux que comme lieu de rassemblem­ent.

On part de ce que l’église a représenté dans la communauté pour arriver à ce qu’elle représente aujourd’hui, avec les sous-sols d’église, les bazars, explique-t-il. «On est encore touché par l’église, mais pas de la même façon.»

La musique, écrite par David Simard, fera donc se côtoyer la musique religieuse et la musique traditionn­elle, avec des influences d’autres pays, d’Europe de l’Est ou du monde arabe. «Ça fait un mélange assez spécial avec une base de traditionn­el », dit Antoine Carabinier Lépine.

«Il y a de la musique live sur scène. La musique live fait vraiment partie intégrante du spectacle. C’est comme si c’était un autre personnage. Pour nous, la musique n’est pas qu’un accompagne­ment», poursuit-il.

La toute première représenta­tion de Tabarnak a été présentée dans l’église même de Saint-Alphonse-Rodriguez. «On voulait vraiment le faire là », dit-il. Alors que certaines personnes se sont froissées du nom du spectacle, Antoine Carabinier Lépine insiste pour dire que, malgré son titre, Tabarnak n’est pas un show contre la religion.

Lors de sa conception, le Cirque Alfonse pensait principale­ment tourner au Québec. «Au départ, avec Timber, on voulait vraiment tourner au Québec. Avec le Cirque Alfonse, on voulait tourner en région. Finalement, c’est extrêmemen­t difficile de tourner en région au Québec. Les théâtres ne sont pas adaptés. Il n’y a pas d’argent. Ce sont des spectacles qui sont assez lourds à déplacer. Ça nous a surpris que ça pogne à l’étranger.»

En effet, les spectacles du Cirque Alfonse sont très bien reçus à l’étranger. «On a joué à HongKong, à Taïwan, en Australie. Les réactions sont partout très différente­s, mais extrêmemen­t positives», dit-il. TABARNAK Cirque Alfonse, du 5 au 11 juillet, à la Tohu, dans le cadre de Montréal complèteme­nt cirque.

 ?? PEDRO RUIZ LE DEVOIR ?? Tabarnak plonge dans l’environnem­ent de l’église, moins du point de vue religieux que comme lieu de rassemblem­ent.
PEDRO RUIZ LE DEVOIR Tabarnak plonge dans l’environnem­ent de l’église, moins du point de vue religieux que comme lieu de rassemblem­ent.

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