Bientôt la fin du « califat », dit le premier ministre irakien
Mossoul — Les djihadistes du groupe État islamique (EI) ont enregistré jeudi deux importants revers en Syrie et en Irak.
En Irak, les forces gouvernementales ont repris le site de la mosquée emblématique d’Al-Nouri, dans la vieille ville de Mossoul, où elles traquent les derniers djihadistes.
C’est dans cette mosquée qu’Abou Bakr al-Baghdadi avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique connue en tant que chef du groupe EI, peu après que les djihadistes s’étaient emparés de la deuxième ville d’Irak. Il avait appelé dans un prêche les musulmans à lui obéir.
La mosquée Al-Nouri et le minaret penché, connu sous le nom d’Al-Hadba («la bossue») et surnommé «la tour de Pise irakienne», avaient été détruits le 21 juin par les djihadistes qui les ont fait exploser alors que les forces irakiennes progressaient en direction de ce site.
Le «califat», proclamé par le groupe EI il y a trois ans jour pour jour touche à sa fin, a affirmé le premier ministre irakien, Haider al-Abadi.
Un porte-parole militaire de la coalition internationale antidjihadiste, dirigée par Washington, a pour sa part estimé que la reprise totale de la cité irakienne était une question de « jours ».
En Syrie, l’alliance kurdoarabe soutenue par Washington a coupé la dernière issue permettant aux djihadistes de fuir la ville septentrionale de Raqqa, a fait savoir l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Les Forces démocratiques syriennes [FDS] ont pu maintenant encercler complètement Raqqa», a expliqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.
Quelque 2500 djihadistes combattent dans la ville et l’ONU a estimé mercredi que près de 100 000 civils étaient «pris au piège» à Raqqa, alors que des dizaines de milliers de civils seraient aussi bloquées dans la vieille ville de Mossoul.
À Raqqa, les djihadistes ont cependant lancé des contre-attaques-surprises jeudi dans des quartiers récemment repris par les FDS, montrant qu’ils conservent une force de frappe non négligeable.
Depuis la proclamation du «califat» en juin 2014, le groupe ultraradical a perdu 60% du territoire qu’il occupait en Irak et en Syrie et 80% de ses revenus, selon une étude du cabinet d’analyse IHS Markit publiée jeudi.
Le territoire du « califat » est passé de 90 000 km² en janvier 2015 à 36 200 km² en juin 2017, explique cette firme basée à Londres. Les revenus mensuels sont par ailleurs passés de 81 millions $US au deuxième trimestre 2015 à 16 millions $US au deuxième trimestre 2017, soit une baisse de 80 %.