Le Devoir

Rencontre avec un pilier du Festival en chanson de Petite-Vallée

Rencontre avec Marc-Antoine Dufresne, un jeune pilier de l’événement culturel gaspésien

- PHILIPPE PAPINEAU

Il suffit de passer un aprèsmidi au Café de la Vieille Forge pendant le Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie, pour croiser Marc-Antoine Dufresne une dizaine de fois, téléphone à la main, paperasses sous le bras et casquette sur la tête, en train de régler les petits et les gros pépins. Le rouquin, né dans la ville voisine de Grande-Vallée, a peut-être seulement 25 ans, mais il est l’exemple du travailleu­r culturel passionné, ancré dans sa région.

Depuis cinq ans, Dufresne est le bras droit du directeur général du festival, Alan Côté, qui lui a confié le titre de directeur adjoint à la programmat­ion et de responsabl­e des communicat­ions. Depuis qu’il a huit ans, il navigue autour de cette institutio­n culturelle gaspésienn­e, dont la programmat­ion s’étire sur tout l’été, et pas qu’en musique. « J’ai commencé à faire du théâtre scolaire ici, dit Dufresne, toujours habitant du coin. Ensuite, je me suis beaucoup impliqué comme bénévole dans le festival, les saisons d’été. Ç’a été tout naturel comme lien avec Petite-Vallée. »

Le Festival en chanson de Petite-Vallée a démarré jeudi, et il s’étirera jusqu’au 8 juillet. Selon Marc-Antoine Dufresne, c’est cet événement qui nourrit la région pour l’année au complet. En énergie, en motivation. « C’est le festival qui nous porte les 11 mois qui suivent. On a quand même un show par soir tout le reste de l’été, mais ce n’est pas pareil, ce n’est pas la même adrénaline. On a 16 000 personnes qui débarquent, et on est toujours contents de voir le monde venir chaque année. C’est une grande famille, c’est comme ça qu’on le vit.»

Pour arriver sur le site principal du festival, il faut sortir de la route 132 et descendre une pente abrupte qui nous amène sur une pointe rocailleus­e sur laquelle est installé le Théâtre de la Vieille Forge. Partout autour: le fleuve. L’eau, c’est d’ailleurs ce qui garde Dufresne en Gaspésie, à une dizaine d’heures de route de la fébrile métropole ? « Tu demanderas à des Gaspésiens qui sont à Montréal ce qui leur manque de la région. C’est la mer ! Moi, juste de pas la voir, j’étouffe. C’est fou, l’effet que ça a. »

Il admet qu’il n’a pas eu besoin de quitter sa Gaspésie parce qu’il a un travail de rêve dans le milieu culturel. « À Montréal, je n’aurais pas la job que j’ai actuelleme­nt. Et Alan est tellement généreux avec ses employés. On est une équipe de jeunes, ça nourrit Alan aussi. Il y a de gros échanges qui se font, des échanges d’énergie. »

Renouveler le public

Marc-Antoine Dufresne connaît bien les rouages du festival, ses forces — « on est en progressio­n depuis deux ou trois ans » — et ses défis. « Ici, dans les 800 kilomètres de la Gaspésie, on est 90 000 habitants. On s’entend. On fait avec. Et la population est très vieille en région.» Lui-même a vu de fidèles festivalie­rs passer l’arme à gauche depuis quelques années.

Alors, selon lui, l’avenir passe par le «public excursionn­iste » qui, de Gaspé à Rimouski en passant par la baie des Chaleurs, a pris ses habitudes au Festival en chanson de Petite-Vallée. « On axe beaucoup nos stratégies de communicat­ion et de marketing sur ce public excursionn­iste. On met moins d’efforts sur le public qu’on a plus de mal à attirer», dit Dufresne.

Le jeune homme est visiblemen­t fier de ce que fait l’événement pour sa région, expliquant que l’industrie touristiqu­e et les commerces voient leurs affaires tourner à plein, et ce, au tout début de la saison touristiqu­e. «L’épicerie à Grande-Vallée a fait imprimer à ses frais des bannières à nos couleurs pour souhaiter la bienvenue aux festivalie­rs.»

«Ici, dans les 800 kilomètres de la Gaspésie, on est 90 000 habitants. On s’entend. On fait avec. Et la population est très vieille en région. »

Lire aussi › Suivez toute la fin de semaine notre couverture du Festival en chanson de Petite-Vallée par Philippe Papineau, ainsi que du Festival de la chanson de Tadoussac par Alexandre Shields. Sur les plateforme­s numériques du Devoir.

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PHILIPPE PAPINEAU LE DEVOIR «À Montréal, je n’aurais pas la job que j’ai actuelleme­nt», affirme le jeune directeur adjoint à la programmat­ion et responsabl­e des communicat­ions, qui gravite autour de l’univers du Festival depuis sa tendre enfance.

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