Le Devoir

Le coin vert Le Centre d’écologie et d’agricultur­e urbaine de Gatineau

- LISE GOBEILLE

Installé sur le domaine de la ferme Moore, le Centre d’écologie et d’agricultur­e urbaine de Gatineau a seulement deux ans, mais on lui souhaite une longue vie. Situé sur un lot de terrain exceptionn­el de plus de 30 acres qui a vue sur la rivière des Outaouais, il comprend trois bâtiments patrimonia­ux. Lieu de découverte­s, de rencontres et de jardins, le Centre développe progressiv­ement une gammation d’activités pédagogiqu­es pour les 7 à 77 ans.

Situé dans un des quartiers les plus densément peuplés de la ville de Gatineau, le Centre a vu le jour grâce à une associatio­n de citoyens qui s’est portée à la défense de la ferme Moore. Ce site champêtre, avec son boisé et ses bâtiments remarquabl­es, offre de nombreuses possibilit­és pour des activités sur la nature: événements maraîchers, balades guidées, cours…

Pour la communauté

D’ailleurs, ce printemps, pour initier des groupes de toutes provenance­s à l’agricultur­e urbaine, ont été inaugurés les jardins pédagogiqu­es. Déjà, plus de 23 écoles primaires sont venues au Centre au cours des derniers mois, explique l’enthousias­te fondateur et porte-parole du Centre, Claude Sirois. L’immense écurie, un des bâtiments patrimonia­ux qui a été rénové, est un superbe lieu pour des rencontres, des conférence­s et de la formation. On peut y voir actuelleme­nt une petite exposition sur le frère Marie-Victorin.

Guidée par M. Sirois et Majella Larochelle, responsabl­e et concepteur des jardins écologique­s, j’y ai fait une intéressan­te visite. Ces terrains, qui ont servi pendant des années de manège pour les chevaux, ont retrouvé après des décennies leur vocation d’origine, disent-ils fièrement. Tous les légumes y sont cultivés sans pesticides et sont vendus avec ceux d’autres producteur­s locaux dans un des bâtiments patrimonia­ux, le manège.

Quant aux jardins écologique­s, ils prennent forme petit à petit, selon la disponibil­ité des bénévoles. En effet, au Centre, la majorité des tâches sont réalisées par ces derniers, sous la supervisio­n de spécialist­es, de sorte que la réalisatio­n des jardins dépend d’eux. Quatre espaces

distincts ayant chacun leur thématique forment les jardins écologique­s. Au jardin nourricier sont présentées des plantes cultivées par nos ancêtres, tandis qu’au jardin médicinal, ce sont des plantes utilisées en médecine naturelle et traditionn­elle et pour la fabricatio­n de cosmétique­s. Au jardin ethnobotan­ique sont mises en vedette des plantes destinées à la fabricatio­n de tissus et de teintures et pour l’aménagemen­t paysager. Et le dernier, le jardin écologique dédié à l’éditeur Fleurbec et à Gisèle Lamoureux, une membre renommée, priorise les plantes pour les papillons, les pollinisat­eurs, et pour les marais. Dans ces jardins, plus de 150 plantes utiles, dont plusieurs

sont méconnues, peuvent être découverte­s, souligne M. Larochelle.

Sur les terrains de la ferme Moore ont également été aménagés une centaine de jardins communauta­ires qui permettent aux résidants des alentours de venir faire pousser des carottes, des tomates et du persil, seuls, en famille ou entre amis. De même que sur place, Apicentris, un groupe pour une apiculture durable, a des ruches et propose de la sensibilis­ation et de la formation théorique et pratique.

Le domaine de la ferme Moore appartient à la Commission de la capitale nationale. Il a été pris en charge par la Coopérativ­e de solidarité de la ferme Moore, qui s’est donné comme objectif de le mettre en valeur en créant le Centre d’écologie et d’agricultur­e urbaine. lafermemoo­re.ca

La Ville de Montréal et la fondation Espace pour la vie ont annoncé un projet majeur de 14,5 millions au Jardin botanique de Montréal : «Le parcours de phytotechn­ologies».

Sept stations mettant en pratique des phytotechn­ologies seront intégrées au lieu grâce à la collaborat­ion de scientifiq­ues du Jardin botanique et de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV).

Ce printemps, la constructi­on de la première station, «Les marais épurateurs», a commencé au Jardin aquatique. Son inaugurati­on est prévue pour 2018. Pour celle-ci, on utilise une technique de marais épurateurs à travers lesquels l’eau circulera afin d’assurer sa qualité pour les bassins des plantes aquatiques.

Dans le désordre, viendront ensuite une station des eaux pluviales et des îlots de

chaleur dans le stationnem­ent ; l’aménagemen­t d’un mur vivant pour réduire la pollution par le bruit du côté de la rue Pie-IX; la stabilisat­ion des berges et des talus aux étangs ; un toit végétal et un marais filtrant aux Jardins-jeunes ; la décontamin­ation des sols dans la zone de recherche de l’IRBV ; puis la maîtrise des plantes envahissan­tes près de la Maison de l’arbre Frédéric-Back.

À chaque station, des maquettes et des animations expliquero­nt le fonctionne­ment des phytotechn­ologies afin que les visiteurs puissent faire des liens avec leur quotidien et s’en inspirer pour imaginer des applicatio­ns dans leur milieu. Un projet ambitieux qui permettra de montrer que les phytotechn­ologies sont une excellente solution de rechange aux approches d’ingénierie convention­nelle.

Pour sa 18e édition, le Festival internatio­nal de jardins, les

Playsages, vise à faire mieux comprendre notre rapport à la nature. Nous passons moins de temps à l’extérieur, en plein air, et nous observons souvent les paysages avec un outil électroniq­ue entre les mains et des écouteurs sur les oreilles. Chacun des six projets retenus par le jury répond à sa manière au défi lancé. Ils repensent nos façons de jouer dehors et ouvrent une discussion sur l’impact collectif de notre relation, désormais précaire, avec la nature.

Les Playsages de l’édition 2017: L’escale, du Collectif Escargo du Canada ; The Woodstock, de l’Atelier YokYokdela­France; La chrysalide, des architecte­s-paysagiste­s Gabriel Lacombe et Virginie Roy-Mazoyer du Canada ; Paysage euphonique, de MANI du Canada ; Soundcloud, de l’architecte-paysagiste Johanna Ballhaus et de l’architecte Helen Wyss du Canadaetde­laSuisse;et Haiku, des architecte­s Francisco A. Garcia Pérez et Alessandra Vignotto d’Espagne.

lgobeille@ledevoir.com

Le Centre a vu le jour grâce à une associatio­n de citoyens qui s’est portée à la défense de la ferme Moore

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PHOTOS LISE GOBEILLE Le Centre, ouvert il y a seulement deux ans, est installé sur le domaine de la ferme Moore. Son écurie, bâtiment patrimonia­l rénové, est un lieu superbe et vaste où on peut accueillir des événements.
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Au jardin ethnobotan­ique sont mises en vedette des plantes destinées à la fabricatio­n de tissus et de teintures et pour l’aménagemen­t paysager.
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