Le Devoir

Dix-huit morts piégés par les flammes

Un autocar de touristes s’enflamme après une collision en Allemagne

- PAULINE CURTET ERIC DREYERLE à Stammbach

Dix-huit personnes sont mortes, piégées par les flammes, lorsqu’un car de touristes a pris feu à la suite d’une collision lundi dans le sud de l’Allemagne, l’un des plus graves accidents de la route de ces dernières années en Europe.

«Les 18 occupants du car [jusqu’alors] portés disparus sont morts», ont annoncé la police de Bavière et le Parquet de Hof, dans un communiqué commun.

Deux personnes sont par ailleurs entre la vie et la mort, selon les autorités, et parmi les 28 autres blessés, certains le sont grièvement. Les victimes, hommes et femmes, sont âgées de 41 à 81 ans.

Arrivé auprès de la carcasse calcinée de l’autocar, autour de laquelle se sont activés 250 secouriste­s, policiers et légistes, le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, a raconté que «la chaleur [avait] été telle qu’il ne restait rien de combustibl­e» dans le véhicule. «Seule la structure d’acier est reconnaiss­able. On peut imaginer ce que ça signifie pour les passagers», a-t-il déclaré, la voix blanche.

«Ce que nous avons vu est effroyable à un point qu’on a du mal à s’imaginer », a souligné le ministre.

Ce car transporta­it deux conducteur­s et 46 personnes âgées venues de la région de Saxe, dans l’est de l’Allemagne. Les blessés ont été répartis dans les hôpitaux des environs, selon M. Dobrindt.

Les secours avaient d’abord envisagé que les 18 passagers considérés comme disparus aient pu fuir dans un mouvement de panique dans les bois alentour. Mais les recherches n’ont rien donné.

Collision

Peu après 7h00, heure locale, pris dans un embouteill­age, le car a embouti un semi-remorque roulant devant lui et a pris feu, brûlant jusqu’aux arbres voisins, dans des circonstan­ces qui restent encore à éclaircir.

Le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, a annoncé une enquête pour déterminer pourquoi le véhicule s’était enflammé à une telle vitesse, alors que la collision avec le semi-remorque n’était pas selon lui gravissime au point de déclencher un pareil incendie.

L’accident est survenu près de Münchberg, dans une zone forestière et montagneus­e à la limite des États régionaux de Bavière et de Thuringe, non loin de la frontière tchèque, bloquant l’autoroute A9 dans les deux sens.

Le car, mis en service il y a trois ans seulement et passé au contrôle technique en avril, était parti de Löbau, en Saxe, à 00h30, heure locale, et devait se rendre au lac de Garde, en Italie, selon son propriétai­re interrogé par le quotidien régional Sächsische Zeitung.

Le chauffeur au volant au moment de l’accident était employé depuis plus de dix ans dans la société de transports, selon les autorités régionales de Saxe.

«C’est un accident effroyable»,a commenté la chancelièr­e Angela Merkel.

Les pompiers «sont entraînés pour des situations exceptionn­elles», mais «nous espérons qu’ils réussiront à digérer ces images terribles», ont déclaré de leur côté le responsabl­e de la Fédération allemande des pompiers et son représenta­nt bavarois, Hartmut Ziebs et Alfons Weinzierl.

En Allemagne, l’accident de car le plus meurtrier de ces dix dernières années avait fait 20 morts sur une autoroute près de Hanovre (ouest) le 4 novembre 2008, en majorité des personnes âgées, un drame apparemmen­t dû à un passager imprudent qui avait fumé dans les toilettes.

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NICOLAS ARMER AGENCE FRANCE-PRESSE Pour une raison encore inexpliqué­e, l’autocar a pris feu rapidement après une collision avec un semi-remorque.

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