La communion, version Tadoussac
Le Festival de la chanson de Tadoussac a connu une magnifique finale avec un doublé composé de Louis-Jean Cormier en solo et de Daniel Bélanger
Belle idée que ce déplacement du Festival de la chanson de Tadoussac au coeur de la saison estivale. Il y avait foules aux portes de la CôteNord, malgré la météo hésitante, pour ce réjouissant marathon musical de quatre jours.
«Mon bonheur, c’est de voir que le public est présent et attentif aux prestations, mais aussi que les artistes repartent avec le sourire, parce qu’ils ont aimé leur expérience», résume le directeur général de l’événement, Charles Breton, qui en était à sa 20e édition cette année.
Même son de cloche du côté du programmateur MarcAndré Sarault, qui en était pour sa part à sa deuxième mouture musicale, à l’embouchure du fjord du Saguenay. Belle réussite d’ailleurs, côté programmation, pour celui qui s’est donné comme mission de «plaire à un large public, mais sans tomber dans la facilité».
Soirée à l’église
Il faut dire que la 34e édition du Festival de «Tadou» en était aussi une de premières: première édition à se tenir véritablement l’été, au lieu du toujours frisquet début du mois de juin, mais aussi première déclinaison musicale étirée sur quatre journées.
Le public a d’ailleurs répondu présent, malgré la pluie venue ralentir le rythme, samedi. Présent jusqu’à la magnifique finale, dimanche soir, dans l’église du village. Un doublé mémorable, LE moment fort du festival, avec Louis-Jean Cormier en solo en ouverture de soirée. «Ça va être long, ça va être plate. Un chansonnier avec un tabouret et un verre d’eau », a-t-il blagué en montant sur scène.
Spectacle événement pour 300 spectateurs dans cette église bondée. Car ce « spectacle baluchon», illustre-t-il luimême, il l’a peaufiné, il l’a fait rouler, et il est venu faire chanter les Tadoussaciens et les gens de passage. Avec Si tu reviens, avec une version à plein volume « fuck le chansonnier» de Faire semblant, et en reprenant un classique de Karkwa, Le pyromane.
La table était mise pour le retour de Daniel Bélanger à Tadou, de loin le meilleur spectacle des dernières années au festival. L’auteur de ces lignes, qui en était à sa 13e édition consécutive, en témoigne. Le public y était à chaque instant, attentif, envoûté. À s’abreuver au goût concret du mémorable.
Et il en a donné. Pratiquement deux heures de gros bonheur à suspendre le temps, dont une superbe version agrémentée de solos pour Intouchable et immortel. Comme toujours, au lieu de se contenter de répéter une formule gagnante, il s’appuie sur une formation solide pour pousser la créativité sur scène, et émouvoir au passage.
Les surprises
Au chapitre des beaux moments, on note aussi la bonne idée de programmer des spectacles-surprises. Luc De Larochellière a ainsi livré un condensé de carrière à une soixantaine de personnes, dans une formule en solo, avec sa guitare, sous les squelettes de bélugas du Centre d’interprétation des mammifères marins. Même formule pour Patrice Michaud, mais dans la petite chapelle anglicane de Tadoussac.
Le programmateur, MarcAndré Sarault, le dit, mais tout festivalier qui prend le chemin de la 138 le constate: la grande force de Tadoussac demeure la joyeuse proximité avec les artistes. On croisait cette année Matt Holubowski, Karim Ouellet, Damien Robitaille ou Vincent Vallières sur scène, sous les chapiteaux et sur la rue. Et tout le monde repart après avoir fait le plein de musique, de vent, d’air salin et de courtes nuits.
Vincent Vallières insistait aussi au Devoir, cette fin de semaine, sur l’importance de tels événements. «C’est un beau prétexte pour visiter une région, mais un festival comme celui de Tadoussac est surtout vital pour alimenter la vie culturelle en dehors des grands centres. »
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