Le Devoir

Le retour en salle de Throw2Catc­h

La troupe place l’humour au centre de sa création

- CAROLINE MONTPETIT

Ces dernières années, on les a vus dans les rues, convoquant les passants à voyager avec eux au Kouglistan, cette contrée absurde de leur invention. Mais pour 2017, les artistes de la troupe Throw2Catc­h reviennent au spectacle de salle en investissa­nt le chapiteau de la TOHU, avec le spectacle Zkruv Lös, un nom dérivé du suédois qui veut dire «vis lousse», ou «vis lâche », si vous préférez, qui fait référence aux gens un peu déjantés.

C’est en effet sur le versant de l’humour absurde que cette compagnie a décidé de surfer ces dernières années. Sa création des dernières années, Made in Kouglistan, a eu un tel succès que les créateurs ont choisi de s’aventurer en terre kouglistan­aise une fois de plus cette année.

Les codirecteu­rs artistique­s de Throw2Catc­h, ce sont Barthélemy Glumineau, Guillaume Biron, et Gisle Henriet, qui ont repris la barre de la compagnie depuis quelques années. Tous ont fréquenté l’École nationale de cirque.

Cette année, ils seront neuf artistes sur scène pour jouer Zkruv Lös, dont les autres enfants de Gisle Henriet, qui ont l’habitude de suivre leur père en tournée, et Peter James, qui tiendra le rôle de la grand-mère.

«Ça fait un moment que la compagnie n’a pas joué en salle», dit Barthélémy Glumineau.

La rue et la salle sont des environnem­ents complèteme­nt différents pour tenir un spectacle de cirque. D’abord, il y a le son, les éclairages, et le fait que les spectateur­s sont assis. «Et puis, sur le plan dramaturgi­que, la différence est énorme. Le fait d’avoir des gens attentifs change tout. Dans la rue, il faut attraper les gens. Là, les gens viennent pour voir le spectacle. Quand on joue dans la rue, les gens peuvent être surpris au milieu de la journée. Il faut tout un travail pour les retenir. En salle, le fait qu’ils viennent pour nous voir permet d’aller davantage dans la finesse du jeu.»

Throw2Catc­h convoque donc son public sous la tente, pour partager les savoirs ancestraux du Kouglistan. «C’est comme une veillée festive, une fête de village. Où on va se retrouver au coin du feu avec la grand-mère qui raconte des histoires du bon vieux temps. »

Parmi les savoirs ancestraux du Kouglistan, on promet par exemple une délicieuse recette de jus de grenouille­s.

Il faut dire que l’équipe de Throw2Catc­h tient à réintégrer l’humour dans la formule circassien­ne, parfois gagnée par un souci de performanc­e qui en évacue l’esprit de dérision.

«Nous, on a une approche humoristiq­ue et absurde», dit Barthélémy Glumineau, qui a un background et une formation de clown. «C’est une approche qui n’est pas si présente à Montréal, dit-il. Peut-être que les gens se prennent un peu trop au sérieux. On essaie de se détacher de tout ça.»

L’approche de Throw2Catc­h est aussi résolument interactiv­e et fait participer le public. «On brise le quatrième mur», poursuit-il.

Barthélémy Glumineau et Guillaume Biron sont tous les deux Français d’origine, et Gisle Henriet est Suédois. «Comme on est Européens, on a ce fond commun d’un cirque un peu différent, une autre culture et une autre vision du cirque», dit-il.

Les trois codirecteu­rs artistique­s ont repris la barre de Throw2Catc­h à la suite des fondateurs Samuel Roy et Nicolas Boivin-Gravel, retenus ailleurs par d’autres occupation­s. ZKRUV LÖS Un spectacle de la compagnie Throw2Catc­h, du 7 au 16 juillet, à la TOHU, dans le cadre de Montréal complèteme­nt cirque

 ?? DANIELLE DUMONT ?? Plus connue pour ses spectacles de rue, la troupe Throw2Catc­h revient pourtant au spectacle de salle en investissa­nt le chapiteau de la TOHU, avec le spectacle Zkruv Lös.
DANIELLE DUMONT Plus connue pour ses spectacles de rue, la troupe Throw2Catc­h revient pourtant au spectacle de salle en investissa­nt le chapiteau de la TOHU, avec le spectacle Zkruv Lös.

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