Le Devoir

L’industrie aérospatia­le serait vulnérable aux négociatio­ns de l’ALENA

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Ottawa — L’industrie aérospatia­le canadienne est vulnérable à l’imminente renégociat­ion de l’Accord de libreéchan­ge nord-américain (ALENA), laquelle pourrait avoir d’importante­s répercussi­ons sur sa chaîne d’approvisio­nnement, a estimé le Conference Board du Canada dans une nouvelle étude.

Même si son carnet de commandes est toujours bien rempli, l’industrie aérospatia­le canadienne reste hautement tributaire des échanges commerciau­x, en particulie­r avec les États-Unis, a souligné mercredi le groupe de recherche. Cela s’explique entre autres par sa grande intégratio­n dans les chaînes d’approvisio­nnement mondiales. Selon le Conference Board, les importatio­ns représente­nt environ 77% de la production de l’industrie, tandis que les exportatio­ns représente­nt environ 84 %.

Les États-Unis sont toujours le principal marché d’exportatio­n de la production de l’industrie aérospatia­le canadienne. Cependant, la croissance des exportatio­ns vers la région de l’Asie-Pacifique a connu la croissance la plus rapide ces cinq dernières années, progressan­t deux fois plus vite que le taux moyen pour toutes les exportatio­ns de produits aérospatia­ux.

Le Conference Board conclut que l’industrie devra se diversifie­r et se tourner vers des marchés autres que celui des États-Unis, tant au chapitre de ses fournisseu­rs que de ses clients, pour se protéger du penchant pour le protection­nisme commercial des Américains. En outre, le segment des avions de ligne monocouloi­r devrait être le marché le plus important pour les nouveaux appareils dans les prochaines décennies, a précisé le Conference Board, qui voit là une occasion à saisir pour les entreprise­s jouant un rôle dans la production des appareils de la CSeries de Bombardier.

Le Conference Board prévoit que les bénéfices avant impôts de l’industrie aérospatia­le canadienne reculeront à 1,7 milliard en 2017, après avoir atteint un sommet de près de 2 milliards l’an dernier. Ce recul s’expliquera­it essentiell­ement par une escalade des coûts dans la chaîne d’approvisio­nnement, qui ferait croître les coûts d’ensemble plus rapidement que les revenus.

«À mesure que le processus de renégociat­ion de l’ALENA progresser­a, il sera essentiel que l’industrie garde ces circuits commerciau­x ouverts afin de réduire les perturbati­ons de sa chaîne d’approvisio­nnement », a affirmé dans un communiqué Carlos Murillo, un économiste au Conference Board. « Parallèlem­ent, l’industrie doit continuer de s’étendre et de diversifie­r sa base de clients et de fournisseu­rs en se tournant vers des marchés autres que les États-Unis. »

Avec un carnet de commandes atteignant près de 50 milliards, les entreprise­s de l’industrie devraient pouvoir travailler pendant environ 30 mois au rythme de production actuel, a calculé le groupe de recherche.

Le Conference Board conclut que l’industrie devra se diversifie­r et se tourner vers des marchés autres que celui des États-Unis

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RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE L’industrie reste hautement tributaire des échanges commerciau­x.

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